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Le Loup des Kilghard (Romance de Ténébreuse, tome 4), de Marion Zimmer Bradley

Genre : Science-fantasy.
Première édition : 1992 en VF (Two to Conquer, 1980 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Ah, les crétins ! Depuis le temps, ils n’imaginaient même plus qu’on puisse violer leurs lois ! Et Paul Harrell s’en était donné à cœur joie. Il avait mené la grande vie. Il avait eu toutes les femmes qu’il voulait. Et celle qui l’avait donné, la garce, elle aurait au moins eu un vrai mâle une fois dans sa vie. Ça ne s’oublie pas.
Quant à lui ; il avait refusé la Réinsertion. Il ne deviendrait pas une marionnette sans tripes Il était bon pour le caisson de stase et le sommeil sans rêves. Pour l’éternité. Mais voilà qu’il se réveillait ailleurs. Par la haute fenêtre, il voyait un soleil rouge. Et l’homme devant lui, c’était… lui-même. Avec des cheveux longs et des culottes de peau.
Comment ose-t-il se promener avec mon visage ?
L’autre serra les poings et dit :
« Je suis Bard di Asturien, le Loup des Kilghard. Il y a ici un homme qui veut établer un Pacte et liquider les hors-la-loi. Mais nous allons empêcher tout ça. Ensemble. »
Voici un nouvel épisode, situé à l’âge légendaire des Cent Royaumes, d’une saga familiale géante qui s’étend sur des milliers d’années, à l’échelle d’une planète entière. Ténébreuse, c’est un peu la terre natale de l’imaginaire, du romanesque et de la passion.
« 

Ma chronique :

Sur Ténébreuse, pendant l’Âge des Cent Royaumes, le jeune Bard est le neveu bâtard du roi de Asturias. En grandissant, il devient un combattant et un stratège exceptionnel. Le roi le reconnaît et lui donne une place d’importance, mais Bard souffre de sa bâtardise et s’imagine que les membres de sa famille le méprisent.

Ce roman du cycle La Romance de Ténébreuse aborde frontalement le thème du viol, principalement à travers le personnage de Bard. En effet, le protagoniste du livre considère que les filles et les femmes ne souhaitent qu’une chose, coucher avec des hommes comme lui. Si elles refusent ? Soit elles font leur mijaurée, soit elles ont besoin qu’un homme les force pour accéder à la jouissance. Il est sûr de sa séduction. Pire que tout, Bard possède un laran qui permet de contrôler la volonté de ses proies pendant une courte durée. Celles-ci sont enfermées dans un corps dont elles ne maîtrisent plus ni les gestes, ni les sensations. Une prison intérieure effroyable !

Malgré cela, Bard ne réalise pas qu’il n’est qu’un violeur, au contraire il oublie ses victimes ou, selon les cas, considère qu’il leur a fait du bien. Ses relations avec sa promise, la fille du roi qui le ferait entrer officiellement dans la famille royale, sont marquées par le déni. Il est incapable de comprendre qu’elle ne désire pas ce mariage. Il ne voit le monde que tel qu’il souhaiterait qu’il soit.

L’auteure a complexifié son personnage en le rendant sensible et affectueux envers les personnes qu’il aime. Il n’est pas un monstre, mais un homme si misogyne qu’il ne considère pas les femmes comme ses égales, bien au contraire. Malgré tout, il est capable de réactions impulsives qui le feront très vite chuter de sa position sociale initiale.

Ce roman, publié au début des années 80, cherche à montrer que les violeurs peuvent paraître « normaux », voire fraternels vus de l’extérieur, et qu’ils n’ont que peu d’empathie avec leurs victimes. Pire, ils pensent être dans leur droit.

Un des livres émotionnellement les plus difficiles du cycle, mais la littérature doit aussi évoquer ces sujets ! On peut toutefois regretter une fin trop heureuse, au vu du thème abordé et des actions du personnage principal.

Ce récit narre aussi l’adoption du Pacte sur Ténébreuse, interdisant l’utilisation d’armes qui auraient une portée supérieure au bras humain, concrètement une épée. En effet, cette période est marquée par l’usage du laran dans les guerres, et notamment le feuglu qui n’est rien d’autre qu’une substance radioactive. Le parallèle avec la prolifération des armes nucléaires (roman oublié en 1980) est évident, mais c’est bien de s’en souvenir.

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