- Fantasy, High Fantasy

Tehanu (Cycle de Terremer, tome 4), d’Ursula Le Guin

Genre : Fantasy.
Première édition : 1991 en VF (Tehanu, 1990 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Tehanu est la suite de Terremer, le célèbre cycle d’Ursula Le Guin, qui comporte également les Contes de Terremer (publiés dans la même collection) et Le Vent d’ailleurs (à paraître dans la même collection).
Tenar, devenue guérisseuse et sorcière, accepte la responsabilité de Tehanu, la petite fille qui a été atrocement mutilée. Mais Tehanu est aussi une fille-dragon.
Un épisode essentiel du grand cycle de 
Terremer, un classique de la fantasy, porté à l’écran par Goshiro Myazaki.

Ma chronique :

Simultanément aux événements clôturant l’Ultime Rivage, une petite fille violée, mutilée et grièvement brûlée est recueillie et soignée par Tenar, l’héroïne des Tombeaux d’Athuan. L’ancienne prêtresse a définitivement tourné le dos à sa précédente vie en préférant être une simple fermière, s’est mariée, a eu des enfants et est devenue veuve dans une société traditionnelle où les femmes ont peu de pouvoirs. À un moment où la magie n’est pas réapparue et où le mal est présent à Terremer, Tenar s’interroge sur le monde qui l’entoure et se demande si elle a fait le bon choix vingt-cinq ans plus tôt en renonçant à une vie de pouvoirs. Alors que la petite fille — Therru — se remet difficilement de ses blessures, un dragon dépose près de Tenar le vieux Ged, affaibli et ayant perdu ses pouvoirs d’Archimage.

Comme d’habitude, on lit les récits d’Ursula Le Guin pour sa prose, ses riches thématiques inspirées des contes anciens alors que l’intrigue — très éloignée des romans d’action typique de la Fantasy — est remplie de symboles et de mythes à décrypter. L’auteure n’a pas son pareil pour évoquer une vie quotidienne morne qui satisfait ses personnages, simples paysans et chevriers dont la vie est rythmée par les saisons.

Therru, quant à elle, suscite de la crainte en dehors de Tenar et des quelques femmes de son entourage, son visage ravagé par les flammes effrayant même les moins superstitieux. Pourtant, elle reste une petite fille terrifiée à l’idée de revoir ses tortionnaires, et Tenar tisse peu à peu des liens d’affectation avec cette fille réfugiée pour laquelle elle s’inquiète tant.

Dans ce récit qui présente un Ged et une Tenar qui ont l’essentiel de leur vie derrière eux, on comprend mieux la société de Terremer, tout du moins son versant « gens du peuple » : les villages où tout le monde se connaît, les relations entre les paysans et les hommes du seigneur, la place à part des sorcières, le destin tout tracé des femmes qui est avant tout l’épouse d’un homme. À ce sujet, les retrouvailles entre Tenar et son fils sont particulièrement poignantes.

Ce roman complète avec intelligence les précédents de la saga, et on devine à la fin du dernier chapitre que les pierres sont disposées pour une nouvelle histoire.

Autres chroniques dans la blogosphère : Baroona, Nevertwhere, Zoe,

Le Mot de déliement (Cycle de Terremer, nouvelle indépendante)
La Règle des noms (Cycle de Terremer, nouvelle indépendante)
Le Sorcier de Terremer (Cycle de Terremer, tome 1
Les Tombeaux d’Atuan (Cycle de Terremer, tome 2)
La fille d’Odren (Cycle de Terremer, nouvelle indépendante)
L’Ultime Rivage (Cycle de Terremer, tome 3)
Tehanu (Cycle de Terremer, tome 4)
Contes de Terremer (Cycle de Terremer, tome 5)
Le Vent d’ailleurs (Cycle de Terremer, tome 6)
Au coin du feu (Cycle de Terremer, nouvelle indépendante)

5 réflexions au sujet de “Tehanu (Cycle de Terremer, tome 4), d’Ursula Le Guin”

  1. « L’auteure n’a pas son pareil pour évoquer une vie quotidienne morne qui satisfait ses personnages »… et ses lecteurs. ^^
    C’est pour moi le meilleur livre du cycle – même si la suite est aussi excellente – celui qui m’a définitivement conquis. C’est touchant de simplicité.

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