- Fantastique, XIXème - XXème, _ Historique

La Crue (Blackwater, tome 1), de Michael McDowell

Genre : Fantastique.
Première édition : 2022 en VF (The Flood, 1983 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater.
Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.
« 

Ma chronique :

Je viens de céder à la vague de la série de romans Blackwater actuellement publiés en français.

Alabama, 1919 : la ville de Perdido, construite au confluent des rivières Perdido et Blackwater, est submergée par une crue exceptionnelle qui a tout dévasté. Pourtant, au milieu de la ville, Elinor Dammert surgit devant Oscar Caskey, le fils d’une des familles propriétaires des scieries de Perdido, et son domestique Bray Sugarwhite. Bray se méfie immédiatement de la jeune femme, qui se présente comme institutrice : son apparition reste trop mystérieuse et inexplicable. Oscar, comme presque toute sa famille et l’ensemble de la population, est de son côté sous le charme de la nouvelle venue, qui peu à peu s’installe chez les Caskey. Tout le monde l’apprécie, sauf Mary-Love, la mère d’Oscar et matriarche du clan, qui, sans vraiment comprendre pourquoi, désire son départ. Mais Elinor aide et partage la vie des autres, et Oscar envisage de l’épouser, contre l’avis de sa mère Mary-Love.

Dès le début, le lecteur ressent deux choses : tout d’abord, l’écriture fine et classique de cette saga familiale qui court sur plusieurs générations, rappelant les grands feuilletons littéraires. L’ambiance tourne autour de l’eau, comme l’indique le titre, mais aussi le climat, et surtout Elinor qui personnifie les rivières qui traversent la ville ; rivières qui, selon les mythes, cachent bien des dangers.

L’auteur nous emporte dans un monde oublié, ce sud des États-Unis où la ségrégation raciale était la norme, où les communautés vivaient en vase clos, et où les domestiques noirs participaient à la vie des riches familles blanches. Ici, les hommes travaillent et ramènent l’argent, mais les femmes dirigent en sous-main et influencent leurs proches. Les hommes ne voient rien venir (souvent), les femmes s’affrontent, et les enfants choisissent leurs camps. Le lecteur devine que les graines sont semées pour d’autres conflits à venir.

Ensuite, la dimension fantastique est rapidement posée : dès le début, on comprend que l’apparition d’Elinor n’est pas naturelle. Très vite, Annie, la femme pasteur, découvre la vraie nature d’Elinor, en la surprenant peu de temps après sa venue à Perdido. Mais ce témoin, comme tous les habitants de la ville sauf Bray et Mary-Love, voit et ne voit pas, croit à une hallucination et passe à autre chose. On ne comprend pas le pouvoir d’Elinor ni ses intentions ; puis les premiers drames surviennent, et on a hâte de lire la suite.

Je ne saurais pas encore dire si c’est un coup de cœur (ce premier tome, comme les autres, est relativement court), mais le roman démarre fort, avec une ambiance historique mâtinée de fantastique inquiétant « à la Stephen King », des personnages dont on aimerait connaître le destin et, déjà, quelques scènes marquantes.

Autres chroniques dans la blogosphère : Gromovar, le nocher des livres, Tigger Lilly, l’Ours Inculte, l’Œil Noir, Lorhkan, DoloresHaze, Ombrebones, Baroona,

La Crue (Blackwater, tome 1)
La Digue (Blackwater, tome 2)
La Maison (Blackwater, tome 3)
La Guerre (Blackwater, tome 4)
La Fortune (Blackwater, tome 5)
La Pluie (Blackwater, tome 6)

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