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L’Hiver de la Sorcière (trilogie Winternight 3), de Katherine Arden

Genre : Merveilleux.
Première édition : 2020 en VF (The Winter of the Witch, 2019 en VO)
Présentation de l’éditeur : « Moscou se relève difficilement d’un terrible incendie. Le grand-prince est fou de rage et les habitants exigent des explications. Ils cherchent, surtout, quelqu’un sur qui rejeter la faute. Vassia, avec ses étranges pouvoirs, fait une coupable idéale. Parviendra-t-elle à échapper à la fureur populaire, aiguillonnée par père Konstantin ? Saura-t-elle prévenir les conflits qui s’annoncent ? Arrivera-t-elle à réconcilier le monde des humains et celui des créatures magiques ? Les défis qui attendent la jeune fille sont nombreux, d’autant qu’une autre menace, bien plus inquiétante, se profile aux frontières de la Rus’.
Conclusion magistrale de la « Trilogie d’une nuit d’hiver », L’Hiver de la sorcière peut, comme les tomes précédents, se lire indépendamment. On y retrouve la poésie, la magie et la sombre cruauté des contes russes qui ont fait le succès de la série dans le monde entier.« 

Ma chronique :

Ce troisième et dernier opus de la trilogie est la suite immédiate du roman précédent. Dans une Moscou dévastée par un incendie, la colère de la foule est attisée par le prêtre Konstantin qui l’incite à punir Vassia en l’envoyant au bûcher. Mais l’homme d’Église lui-même a pactisé avec l’Ours, un des tchiorti les plus puissants et les plus dangereux…

Toute une partie du roman relate le voyage de Vassia dans un monde à la fois merveilleux et inquiétant, où le temps et les distances sont très différents de notre univers, et habités par des esprits. Le lecteur est plongé dans un conte empreint du folklore russe, mystérieux et fascinant. Vassia y retrouvera Morozko, le dieu de la Mort si étrange, mais aussi d’autres tchiorti symbolisant la nature ou les peurs des hommes. C’est un des meilleurs moments du livre !

Son retour dans le monde réel oblige Vassia à s’impliquer dans les confits des hommes, dans un contexte historique où le Grand-Prince de Moscou cherche à s’affranchir de la tutelle des Mongols. L’auteure arrive à mêler la magie des tchiorti avec l’Histoire. Les esprits craignent les hommes, mais ils en ont besoin pour exister. Si les humains ne font plus d’offrandes aux êtres surnaturels, ceux-ci disparaissent… Or les cloches des églises sonnent, et les hommes oublient les tchorti. Quant à Vassia, elle s’est révélée être une sorcière, et elle est menacée dans ce monde qu’elle veut pourtant aider.

Le dernier épisode relaté dans ce livre exprime sans détour que certains esprits des contes sont l’allégorie des peurs des hommes : crainte de la mort, de la noyade, du feu… tandis que d’autres sont le reflet du paganisme dans une Russie encore très marquée par les vieilles superstitions et les récits merveilleux.

Avec ce récit, le lecteur voyage dans la Rus’ médiévale, partagée entre des campagnes sauvages et une jeune ville de Moscou, entre les anciennes croyances et le christianisme orthodoxe, entre la nature et un monde féodal qui se structure.

Ce roman offre une belle conclusion à une trilogie dépaysante, qui réussit avec brio à faire revivre un folklore et des événements historiques que nous connaissons mal en Occident.

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