
Genre : Merveilleux.
Première édition : 2019 en VF (The Bear and the Nightingale, 2017 en VO)
Présentation de l’éditeur : « Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa sœur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.
Inspiré de contes russes, L’Ours et le Rossignol a su en garder toute la poésie et la sombre cruauté. C’est le premier roman de Katherine Arden.«
Ma chronique :
Ce livre est un coup de cœur !
Pour son premier roman, l’auteure nous emmène dans la Russie du XIVe siècle, à Moscou et surtout dans les terres septentrionales enneigées la majorité de l’année : Vassia naît dans une famille de seigneurs locaux, petite-fille d’une femme qui, disait-on, était une fille-cygne et qui avait séduit le Grand-Prince de Moscou. Dans le foyer de Vassia, la vieille Dounia raconte aux enfants les anciennes légendes de la Rus’, remplies d’êtres mystérieux aux pouvoirs surnaturels. Vassia grandit, et elle voit ce que personne d’autre ne peut voir : les êtres protecteurs du foyer ou des écuries, les esprits du lac ou des rivières… Et, encore enfant, elle croise l’Étranger, qui est aussi le Roi de l’hiver ou le démon du Gel…
Dans une ambiance à la fois marquée par la campagne russe médiévale et par le merveilleux des contes, l’auteure nous raconte l’enfance et l’adolescence d’une fille dont on devine que le destin ne sera pas commun. Certains personnages archétypaux sont réinventés, comme la jeune fille brimée par sa belle-mère qui devient elle-même une belle-mère haïssant sa belle-fille, par bigoterie et par peur des démons. Le personnage symbolisant la mort ne s’avère pas si malfaisant, mais il mène ses propres combats.
Ce n’est pas qu’un conte plongé dans le merveilleux, car d’autres thématiques sont dessinées, comme la lutte de l’Église contre les vieilles croyances, par l’intermédiaire d’un prêtre qui lui aussi sort tout droit d’une légende, avec sa beauté hors-norme et son emprise magnétique sur ses fidèles. Par ses pensées et ses actions, il symbolise le combat d’une religion implacable contre la nature et ses manifestations. L’impact de la nature sur les hommes n’est pas oublié, et celle-ci n’est pas systématiquement généreuse : les rivières et les forêts peuvent être dangereuses pour les hommes isolés ; une mauvaise année et c’est la famine qui menace. Quant à Vassia et ses sœurs, elle permet à l’auteur d’aborder le destin des femmes dans cet univers patriarcal. Vassia n’acceptera pas qu’on lui impose le sien, mais Katherine Arden évite le piège de l’héroïne trop « badass ».
Ce livre est un très beau dépaysement et propose une vraie fin, mais il est aussi le premier d’une trilogie. Le deuxième tome est déjà paru en français, et le troisième le sera probablement l’année prochaine. Je vais me précipiter dessus !
Autres chroniques dans la blogosphère : Gromovar, Lutin, Lune, Nevertwhere, Just A Word, Baroona, Boudicca, Lorhkan, Célinedanaë,
L’Ours et le Rossignol (trilogie Winternight 1)
La Fille dans la Tour (trilogie Winternight 2)
L’Hiver de la Sorcière (trilogie Winternight 3)
Je sens que ce roman a quelque chose qui pourrait me plaire. La 4 de couverture intrigante, la chronique enthousiaste que tu en fais, la pluralité des thèmes apparemment abordés, le fait que la parution en Lunes d’Encre soit plutôt de bonne augure. Je flaire au-delà de la simple tentation de le lire ce type de roman qui mine de rien sont lourds de promesses tenues.
En PAL.
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Et puis la note, ne pas l’oublier. 19/20. Symptomatique du coup de coeur plus qu’un coup de coeur.
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C’est effectivement une lecture que je recommande à ceux qui aiment le merveilleux. Les romans modernes dans ce genre ne sont pas si fréquents, et celui-ci est plutôt réussi.
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