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Le dragon blanc (la ballade de Pern, Tome 12), d’Anne McCaffrey

Genre : Science-Fantasy.
Première édition : 1989 en VF (The White Dragon, 1978 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Le jeune Jaxom est Seigneur du Fort de Ruatha, mais le régent Lytol, son tuteur, tient les rênes du pouvoir d’une main ferme. Jaxom rêve de devenir chevalier-dragon. Malheureusement il a conféré l’Empreinte à Ruth, le dragon blanc, deux fois plus petit que ses frères. D’abord, on n’a pas cru que cet animal vivrait. Maintenant, on ne sait pas qu’il est génial. Et tout le monde se moque du pauvre Jaxom. D’ailleurs la condition des chevaliers-dragons tend à devenir moins prestigieuse. Il y a tant de moyens nouveaux d’exterminer les terribles Fils ! La prochaine frontière, c’est le Continent Méridional, où les Archives disent que les hommes avaient fondé leurs premiers établissements sur Pern avant d’émigrer vers le Nord. Voilà un endroit où un audacieux peut faire ses preuves ! Les Anciens en exil y ruminent leur vengeance. Les cadets sans terre brûlent de s’y faire une place. Et le Seigneur du Fort Méridional a une soeur si belle… »

Ma chronique :

Je continue cette saga dans l’ordre d’écriture, différente de l’ordre chronologique.

Planète Pern : nous retrouvons Jaxom, que nous avions laissé adolescent, à l’orée de l’âge adulte. Son dragon Ruth, considéré comme « avorton », est né petit, fragile et blanc, alors que les dragons sont des bêtes majestueuses, de couleur dorée (les reines), bronze, brune, verte ou bleue. Mais Ruth, dont tout le monde pensait qu’il mourrait jeune, a grandi et forci, tout en restant un dragon minuscule parmi ses congénères.

Jaxom, quant à lui, est entre deux eaux : héritier d’un Fort, il est destiné à être un Seigneur. Mais comme il a reçu accidentellement « l’empreinte » d’un dragon, il devrait être formé pour devenir chevalier-dragon et faire partie de cette caste si particulière qui défend Pern contre les Fils (les filaments destructeurs qui tombent sur la planète à intervalles réguliers et que les dragons éliminent par le feu). Or, dans le monde de Pern, on ne peut pas être Seigneur et Chevalier-dragon, ces deux situations sont bien distinctes. Aussi, le Régent du Fort de Ruatha a formé Jaxom pour qu’il puisse devenir un Seigneur compétent, et surtout il a étouffé les velléités de liberté du garçon afin que jamais il n’ait envie de devenir Chevalier.

Mais Jaxom est devenu un jeune homme qui, s’il est respectueux du Régent, décide de prendre son propre chemin. Il va vivre des aventures, avoir un impact sur la situation politique de Pern, et contribuer à la meilleure connaissance de la planète. Grâce à son lien très fort avec son dragon Ruth, dragon qui lui-même a des liens exceptionnels avec les petits lézards de feu, il trouvera sa voie au milieu de considérations politiques antagonistes.

Autour de Jaxom évoluent la plupart des autres personnages rencontrés précédemment, et c’est un plaisir d’en revoir certains. Cependant, l’atmosphère reste « gentillette » : hormis quelques ennemis très caractérisés, les Pernais collaborent volontiers les uns avec les autres, quels que soient leurs rangs. Tout le monde s’apprécie et tout le monde est aimable, si on met à part les Anciens traditionnalistes. Ça nuit singulièrement à la crédibilité de la société décrite si on se place dans une saga adulte. Par contre, ça correspondrait bien à des romans jeunesse. Mais ce qui ne cadre pas avec un roman jeunesse, c’est comment Jaxom vit ses premières amours. On le voit clairement profiter d’une jeune fille du Fort avant de la laisser tomber sans remords pour une femme qui est son égale sociale (j’ai grincé des dents).

Surtout, ce roman a un énorme défaut, déjà remarqué dans le tome précédent, mais qui ici est plus flagrant : une mauvaise narration. Certains événements sont expédiés en une phrase, certaines séquences défilent à toute vitesse. J’ai parfois eu l’impression de lire un brouillon, où il manquerait des transitions, des respirations, des descriptions d’actions. Je me suis même demandé si des paragraphes n’avaient pas été coupés lors de la traduction (mais je n’ai pas la VO pour m’en assurer). Alors que l’histoire est intéressante, entre les aventures des personnages et la découverte du passé de la planète, j’ai été frustrée par une écriture qui n’est pas au niveau de ce qu’on attend d’une célèbre saga de célèbre.

Je lirai quand même la suite, par curiosité, en espérant que l’auteure corrige avec le temps ce défaut.

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6 réflexions au sujet de “Le dragon blanc (la ballade de Pern, Tome 12), d’Anne McCaffrey”

  1. Ah, ça c’est un vieux souvenir. Je l’avais lu, j’avais quinze ans. Mes souvenirs en sont du coup un peu rouillés, je me rappelais de Jaxom comme un adolescent plutôt que comme un jeune adulte… Deux titres de cette série me semblent incontournables : « L’Aube des dragons » et « Tous les Weyrs de Pern ».

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    1. Tu pointes un élément important de cette saga : une ambiance plutôt destinée aux adolescents, mais les personnages font quand même des trucs d’adultes (notamment, dans ce cas, Jaxom qui grandit, avec ses conséquences sur la sexualité, toutefois sans scènes explicites).
      C’est marrant, les deux romans que tu cites : jusqu’ici, je voyais plutôt recommandés ceux qui tournent autour de Lessa ou de Menolly ^^
      Je les note 😉

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      1. Remarque, le coup de cette perception de l’âge peut être liée à un thème fréquent en fantasy (et donc, en science-fantasy ?) : celui qui veut que dans les sociétés peu technologiques l’espérance de vie étant plus courte, les personnages doivent grandir et mûrir plus vite. Tiens ! On soit de Pern, mais voilà qui me rappelle le fait que le jeune souverain dans la saga de Katherine Kurtz devient majeur à l’âge de quatorze ans.

        Mon intérêt pour ces deux titres est qu’ils correspondent aux deux pôles de l’histoire telle qu’imaginée par Anne McCaffrey : l’arrivée des êtres humains sur Pern et le moment où leur présence sur cette planète n’est plus menacée. Narrativement, il y a une certaine satisfaction à voir comment les deux romans se répondent à 2500 ans de temps fictionnel de distance 🙂

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      2. Je ne connais pas la saga écrite par Katherine Kurtz, mais je viens de voir que c’était une amie d’Anne McCaffrey : elles ont sans doute échangé maintes fois à propos de leurs histoires et de leur univers ☺️
        Je crois que l’idée d’un âge adulte précoce est courant dans la Fantasy (le Trône de Fer par exemple).

        A priori, au Moyen-Age les jeunes étaient considérés majeurs à 14 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles, ça a été reculé à 25 ans à la Renaissance puis fixé à 21 ans à la Révolution (en France, et ce doit être un peu différent selon les pays).
        Tout ça pour dire qu’effectivement, on devenait adulte très tôt au Moyen-Age, phénomène sans doute lié à l’espérance de vie, comme tu le dis. A nuancer : en réalité, une fois passé l’enfance et l’adolescence (où les morts étaient fréquentes), l’espérance de vie atteignait une moyenne de 50 ans. Pas mal de gens dépassaient les 60 ans (mais on avait quand même l’impact des accouchements pour les femmes, des guerres et des épidémies).

        Au delà de l’espérance de vie, j’ajouterais surtout que le concept d’adolescent est très récent. Avant, on passait de l’enfance à l’âge adulte. Dès qu’on était en âge de travailler, on travaillait, et ça correspond à une société où il n’y avait pas de longue instruction, couplée à la nécessité d’avoir toutes les paires de bras qui participent à la production (agriculture notamment) puisque la productivité était faible.
        C’est typiquement ce genre de société qu’on retrouve dans toutes les Fantasy décrivant un monde pré-technologique.

        J’ai maintenant compris le lien que tu fais entre ces deux titres, et j’y ferai attention quand je les lirai ☺️

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