
Genre : Science-Fiction.
Première édition : 1956.
Présentation de l’éditeur : « Le gouvernement terrien a chargé le savant Jâ Benal d’espionner les habitants de la Lune qui projettent une attaque de la Terre. Après avoir aluni sur le Mont Circé, Jâ affronte les gôrs, des monstres hideux qui paralysent la volonté de leurs adversaires. Parvenant par la ruse à leur échapper, il atteint la vallée des cendres, mais se retrouve prisonnier dans une grotte envahie par des flots de lave brûlante… Réussira-t-il à s’extraire de cet enfer pour sauver les Terriens ?«
Ma chronique :
Jâ, scientifique du XXXVe siècle, est piégé par les services secrets terriens : ils le font accuser d’un crime grave et imaginaire puis le font condamner à être envoyé en détention sur la Lune. Discrètement, ils lui demandent d’espionner les Luniens pour leur compte — Luniens qu’ils soupçonnent de fomenter une révolte contre la Terre — et lui promettent qu’il pourra retourner chez lui ensuite.
La Lune, planète en grande partie inconnue, et où les exilés sont censés mourir vite à cause des conditions hostiles : nous entrons ici très vite dans une Lune telle que des auteurs de science-fiction pouvaient encore l’imaginer dans les années 1950, avec un environnement très pulp, propice à l’imagination la plus débridée. Un terrain de jeu idéal pour Stefan Wul ! Jâ ne part pas sur un vaisseau spatial, mais est littéralement projeté sur la Lune (ça m’a rappelé la catapulte de Révolte sur la Lune, de Robert Heinlein).
La première partie est un vrai bonheur pour qui aime les mondes imaginaires excentriques. Mention spéciale aux gôrs, êtres formés d’une grosse tête prolongée de pieds élastiques et vivant dans un espace spongieux, qui s’avéreront fort peu sympathiques. J’ai adoré !
Le roman poursuit ensuite dans une trame plus classique. Les descendants des condamnés ont développé une société avec ses propres codes hérités du combat de leurs aïeux : un individu doit non seulement être fort et intelligent, mais aussi réceptif à la chance qui permet de s’en sortir face à un environnement hostile (mais la place des femmes est peu enviable, et le lecteur ne sait jamais pourquoi une telle évolution a été prise). Quelques éléments qui sortent de l’ordinaire, comme l’invention par les savants luniens du rétrécissement jusqu’à une forme microscopique des médecins, afin d’entrer dans le corps du malade et le soigner. Ah, ce n’est pas si original pour l’époque ? Un film est basé sur cette idée ? Pas grave, c’est ici extrêmement bien traité, et intelligemment réutilisé plus tard dans le récit.
Même si le roman s’avère finalement prendre un chemin peu marquant (avec toutefois une fin surprenante et pas incohérente), on y décèle ce qui fera le succès de l’auteur : l’imagination, la plume, et les idées à foison.
À noter : le roman n’est plus disponible qu’à travers des éditions intégrales de l’auteur (mais tous ses romans sont courts selon les critères actuels, donc les réunir en quatre volumes a du sens).
Autres chroniques dans la blogosphère : signalez-vous en commentaire !
Tu l’as justement lu dans une version intégrale ou tu avais un vieux FNA sous la main ? ^^
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Je l’ai lu dans la version intégrale de Bragelonne, mais pour mes chroniques je préfère mettre la couverture du roman « seul ». Je trouve que c’est plus cohérent de mettre une couverture qui correspond à la chronique.
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J’aime bien quand les blogopotes font de l’archéolittérature, nous découvrons plein de pépites presque oubliées.
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C’est un plaisir de découvrir ou redécouvrir des auteurs qui, pour certains, n’ont rien à envier à leurs successeurs !
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