- Science-Fiction, Dystopie

Le monde de Julia, de Ugo Bellagamba et Jean Baret

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2023.
Présentation de l’éditeur : « Le monde s’est fracturé en une multitude de tribus qui tentent, à leur manière, de reproduire des schémas permettant de faire société. Chacune d’elle croit en ses règles, issues de romans ou de films, et les conflits sont légion.
Éloignée du chaos ambiant, Julia vit dans la montagne avec sa nourrice. Au décès de cette dernière, elle décide de retrouver ses parents qui, quelques années auparavant, l’ont abandonnée pour la protéger. Commence alors un voyage philosophique accompagné d’un faucon qui deviendra son tuteur et l’initiera à l’esprit des lois.
Dans le même temps, un groupe de chercheurs tente des expériences sur les tribus voisines pour comprendre et dessiner ce qui constituera la première pierre d’une société parfaite.
« 

Ma chronique :

Dans un avenir post-apocalyptique, la petite Julia est protégée et élevée par un robot, Roland17 ; tous deux vivent isolés dans la montagne. Loin de là, Darius, un adulte, appartient à un clan qui en côtoie d’autres dans les ruines de la civilisation, clans qui représentent des modèles de sociétés différents dans un environnement dystopique où les confrontations sont possibles.

Ce court roman est un conte de philosophie juridique, sur le modèle du monde de Sophie. La jeune Julia grandit et, sous la houlette de Roland 17, elle explore les concepts de liberté ou d’égalité, ainsi que des principes juridiques de base comme le droit naturel, en prenant référence sur la mythologie antique ou l’histoire des idées. Darius, quant à lui, doit traverser les autres clans qui se réfèrent à des livres anciens (nos livres de science-fiction d’aujourd’hui) et qui ont fondé des communautés d’après des préceptes inspirés de romans, préceptes qu’ils ne comprennent pas toujours, voire dont ils ignorent que ce ne sont que des inventions d’écrivains ou de réalisateurs de films.

Construit sur des chapitres courts alternants les aventures de Julia et de Darius, le principe du roman est séduisant, même si parfois il n’échappe pas à l’écueil du catalogue (notamment les clans et leurs modèles de société que cite Darius). L’arc narratif de Julia est attrayant, car il est souvent empreint de poésie et de simplicité, ce qui n’empêche pas de décrire quelques concepts juridiques fondamentaux. Des grands penseurs y font une apparition dans ce qui prend l’allure d’une fable.

L’histoire de Darius, quant à elle, ne manque pas d’ironie, notamment grâce aux références culturelles SF détournées, mais elle n’évite pas, quelquefois, l’artificialité : on comprend qu’elle n’est qu’un outil pour présenter certains concepts, au détriment du scénario lui-même dont on ne sait pas où il va ni pourquoi.

La conclusion utilise des fondamentaux de la SF avec intelligence, si on oublie Robespierre qui plaide en sa faveur sans être contredit.

Un court roman intéressant par son concept, dont les défauts sont visibles, mais qui s’évertue à présenter les grands principes juridiques pas toujours connus du grand public.

Autres chroniques dans la blogosphère : Gromovar, lenocherdeslivres, Célinedanaë, Lorhkan, Zoé prend la plume,

4 réflexions au sujet de “Le monde de Julia, de Ugo Bellagamba et Jean Baret”

  1. C’est exactement comme je l’imagine et le craint, particulièrement le côté un peu artificiel. Mais je me demande si je ne tenterai pas quand même à l’occasion, juste parce qu’un « conte de philosophie juridique » ça ne se croise pas tous les jours.

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    1. L’idée d’un conte de philosophie juridique m’attirait aussi, et j’ai bien aimé les chapitres consacrés à Julia (il y a une histoire avec des enjeux, et une jolie atmosphère).
      Et puis, c’est un roman d’à peine 200 pages, donc ça passe bien, malgré les défauts 🤭

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  2. C’est mon prochain Mu, après la réussite que fut Le livre de Nathan. On me l’a vendu comme « si tu aimes le droit et la philo, ça devrait te plaire »; ça devrait donc me plaire, mais je garde en tête tes réserves !

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