Policier, _ Policiers et Thrillers

La Tragédie du chat, de Sophie Chabanel

Genre : Policier.
Première édition : 2022 en VF
Présentation de l’éditeur : « Un terrible drame vient de se produire au Nouveau Théâtre de Lille. En pleine représentation, le comédien vedette voit s’écrouler sur lui une partie du décor. Triste spectacle. L’acteur meurt sur le coup. Sur place, la pragmatique mais néanmoins culottée commissaire Romano écarte la piste de l’accident. Et si elle découvre vite l’arme du crime – un bout de scotch ! –, les suspects ne se bousculent pas au portillon. Flanquée de son adjoint Tellier toujours révolté contre la terre entière, Romano plonge dans un nid de vipères de militants de tous bords plus excités et radicaux les uns que les autres.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, son chat Ruru, de plus en plus caractériel, se lance dans une guerre sanglante contre son nouvel amant : qui gagnera la bataille ?
« 

Ma chronique :

La commissaire Romano assiste à une représentation théâtrale à Lille, Les Suppliantes d’Eschyle, pendant laquelle le comédien principal est assassiné. L’enquête lui est confiée, et avec son équipe elle mène les interrogatoires, entre fausses pistes et découverte du monde du théâtre.

L’histoire elle-même m’a fait penser à un téléfilm policier du dimanche soir sur France 3 : pas franchement originale, mais elle convient à tous ceux qui cherchent une lecture pour la détente.

Le hic, c’est le style. La prose. La narration.

Commençons par l’enquête policière elle-même : le texte est bien trop explicatif pour être palpitant. L’auteure se sent obligée de faire des démonstrations détaillées pour amener un raisonnement ou pour expliquer une action, sans même passer, par exemple, par des dialogues au sein des membres de l’équipe pour alléger la mécanique descriptive. Cette lourdeur finit par lasser. Les quelques piques d’humour tombent ainsi à plat, tant elles sont noyées dans un océan de justifications.

Les thématiques abordées, ensuite : le récit décrit par le menu les conflits idéologiques autour des questions décoloniales, qui touchent le monde universitaire et plus récemment celui du théâtre. L’auteure s’est inspirée de la tentative de blocage des Suppliantes à la Sorbonne : en soi, c’est une très bonne idée d’ancrer une histoire dans l’actualité. Le problème ? On comprend vite que la protagoniste est la porte-parole de l’auteure, qui assène à longueur de pages ses vérités et ses leçons sur certaines dérives. Ça m’a gonflée car je ne lis pas un roman comme je lis un pamphlet ou une tribune, et je n’attends pas des auteurs qu’ils me disent ce que je dois penser. D’autres écrivains, beaucoup plus fins, savent mettre en scène des personnages pour montrer un point de vue et ne ressentent pas le besoin d’accompagner le récit d’un prêchi-prêcha. Ils font confiance aux lecteurs pour en tirer les bonnes conclusions : c’est plus efficace et… plus littéraire.

En bref : ce roman est très maladroit.

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