- Science-Fiction, Space-Opera

Latium (tome 1) de Romain Lucazeau

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2016.
Présentation de l’éditeur : « Dans un futur lointain, l’espèce humaine a succombé à l’Hécatombe. Reste, après l’extinction, un peuple d’automates intelligents, métamorphosés en immenses nefs stellaires. Orphelins de leurs créateurs et dieux, esseulés et névrosés, ces princes et princesses de l’espace attendent, repliés dans l’Urbs, une inéluctable invasion extraterrestre, à laquelle leur programmation les empêche de s’opposer. Plautine est l’une d’eux. Dernière à adhérer à l’espoir mystique du retour de l’Homme, elle dérive depuis des siècles aux confins du Latium lorsqu’un mystérieux signal l’amène à reprendre sa quête.
Latium est un space opera aux batailles spatiales flamboyantes et aux intrigues tortueuses. Un spectacle de science-fiction vertigineux, dans la veine d’un Dan Simmons. Il a reçu le Grand Prix de l’Imaginaire, le Chrysalis Award et le prix Futuriales révélation en 2017.
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Ma chronique :

J’ai longtemps hésité avant d’aborder ce roman en deux tomes classé en « SF philosophique », courant littéraire que je ne connais pas et qui me paraissait ardu. Et alors ? Dès les premières pages, j’ai été époustouflée par l’univers créé et j’ai rarement autant ressenti le sens of wonder qu’offre parfois la science-fiction.

Endormies dans une Nef voguant au sein de la galaxie, des Intelligences Artificielles se réveillent suite à la détection d’un mystérieux signal non naturel… Des milliers d’années après l’Hécatombe qui a vu la fin de l’espèce humaine, les Intelligences ont évolué mais espèrent encore le retour de l’Homme. Soumises au Carcan, ce principe implanté en elles et qui les contraint à servir un Homme qui n’existe plus, elles ont adopté diverses stratégies de survie pour affronter le temps qui passe et repousser la sénescence, tout en se livrant à des luttes de pouvoirs plus ou moins subtiles. Le lecteur est plongé dans un univers captivant par sa complexité et les questions soulevées.

Ce même Carcan, principe fortement inspiré des lois de la robotique d’Isaac Asimov, leur interdit de tuer tout ce qui est biologique. Comment faire quand une autre civilisation biologique progresse inexorablement de siècle en siècle et menace de s’emparer des espaces autrefois occupés par l’Homme et que protègent les Intelligences en vue de son hypothétique retour ?

Ce roman est tellement foisonnant qu’il est impossible de résumer en quelques lignes les thématiques : l’évolution des Intelligences laissées à elles-mêmes, la hiérarchie des principes et des rôles au sein de sociétés complexes, le pouvoir et le savoir, les thèmes philosophiques inspirés de la Grèce Antique, le vivant et l’artificiel, l’intelligence et parfois des passions proprement humaines… Parce que ces Intelligences sont sensibles et représentent des allégories des volontés qui animent les hommes.

Le tout mêlé à une imagination créative au service d’un récit qui ne manque pas d’aventure et d’enjeux. J’ai particulièrement aimé la scène d’introduction des hommes-chiens, et maintes autres descriptions de micro-univers éblouissants. Même les descriptions des technologies sont fascinantes, grâce à une plume travaillée et fluide qui n’oublie pas la poésie.

Ce space-opera brosse un passé de milliers d’années qui donne une grande profondeur au récit, et une uchronie se mariant avec la culture gréco-latine et inspirant les personnages et les concepts décrits.

À la fin du tome 1 est posée une question… et j’espère que la suite apportera des réponses aux nombreuses interrogations soulevées.

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Gromovar, FeydRautha – l’épaule d’Orion, Albedo – Lutin, Lorhkan, Lhisbei, Tachan, Anudar,

Latium (tome 1)
Latium (tome 2)

12 réflexions au sujet de “Latium (tome 1) de Romain Lucazeau”

  1. Du coup ce n’était pas si ardu ? ^^
    J’ai su dès les premières pages que ce n’était pas pour moi, trop ardu justement, mais je respecte complètement, ça a l’air d’un livre qui propose quelque chose de différent, et ça c’est toujours bien.

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  2. J’ai du mal avec le Space-Op. J’avais aussi hésité à l’achat et la lecture face à l’ampleur proposée (2 tomes bien dodus). Mais ce que tu en dis me fait aussi penser à du Planet-Opera, ce vers quoi je suis plus enclin.
    Il semble y avoir aussi un côté « Demain les chiens » (l’homme disparu) même si, je le sens, la comparaison ne va pas très loin.
    Je vais essayer.
    Advienne que pourra.
    Rayon pavé je suis au milieu de « L’Abominable » de Simmons qui est aussi copieux et chronophage. Si « Latium » il y a il faudra lui choisir un créneau « large »

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    1. Ce n’est pas du tout un Planet Opera : l’action se passe dans un bras de la galaxie, soit au milieu de l’espace interstellaire dans des Nefs, soit sur les planètes ou des satellites.
      Je n’ai pas encore lu « Demain les chiens », il fait partie de ma PAL, donc je ne peux pas comparer. Mais oui, c’est un roman dense !

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      1. Merci pour la précision.

        « Demain les chiens », dans un tout autre domaine que le Space Opera et dans une autre époque de la SF (l’Age d’Or US), fait référence aux Chiens parlants, discutant à la veillée devant un feu de bois de l’Homme disparu, devenu mythique et qui leur a laissé la Terre en héritage. Que sont-tils devenus ? Ils se remémorent leur existence le temps de quelques contes. Chef d’oeuvre.

        Latium semble aborder un problème bien voisin et sans nul doute d’une manière toute différente. D’où mon intérêt.

        Ma chro: https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/search/label/Clifford%20D.%20Simak

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