Écriture, _ Non-Fiction

Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction, d’Orson Scott Card

Genre : Guide d’écriture.
Première édition : 2006 en VF (How to Write Science Fiction & Fantasy, 1990 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Vous voulez écrire un roman, des nouvelles ? Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Voilà le guide qu’il vous faut !
Lorsqu’on est amateur de science-fiction et de Fantasy, on a naturellement des histoires et des mondes plein la tête, que l’on a très envie de raconter. Dans cet ouvrage, le célèbre écrivain Orson Scott Card partage son savoir et son expérience dans ces genres. Vous apprendrez, entre autres : ce que sont (et ne sont pas) la SF et la Fantasy, selon quels critères, et si votre récit y appartient, comment construire, peupler et dramatiser un univers crédible et attirant que vos lecteurs auront envie d’explorer, comment utiliser les quatre grands types d’histoire (milieu, idée, personnage et événement) pour structurer un récit captivant, quel est le marché de l’édition et comment se faire publier…
Les connaissances et les compétences que vous obtiendrez grâce à cet ouvrage vous aideront à guider efficacement le lecteur dans votre imaginaire. Autant de clés utiles pour un scénariste, un auteur de Fantasy, de SF ou même d’un autre genre littéraire.
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Ma chronique :

Le célèbre auteur de science-fiction Orson Scott Card a écrit deux manuels d’écriture, dont cet ouvrage qui a reçu le Prix Hugo de non-Fiction. C’est donc avec un grand intérêt que j’ai ouvert le livre. La première moitié du livre m’a parfois laissée dubitative, mais la deuxième moitié s’est révélée instructive.

Je vais me concentrer sur les points forts. Tout d’abord, il n’y a pas de recette à suivre pour écrire le best-seller de l’année, contrairement à ce que d’autres manuels ou articles proposent. L’auteur admet qu’il a « sa manière » d’imaginer un roman (il crée un univers jusque dans le moindre détail puis il imagine une histoire après : je ne fonctionne pas ainsi), et il tente de donner des conseils généraux applicables dans tous les cas.

Il ne se contente pas de souligner l’importance de « construire son monde » et son passé, il propose quelques exemples concrets, allant jusqu’à la création d’une race extraterrestre et son évolution à travers les âges. Il rappelle que l’auteur doit concevoir tous les éléments (y compris le passé ou les règles comme règles du voyage spatial ou règles et limites de la magie) même s’il n’y fait jamais référence dans son roman : le récit gagnera en profondeur. Ce point est déjà analysé par d’autres conseillers en écriture de SFFF, mais c’est toujours utile de le marteler.

J’ai aussi lu avec intérêt ce qu’il nomme les éléments qui structurent l’histoire : le Milieu (l’univers), l’Idée, le Personnage et l’Évènement. D’après lui, un de ces éléments est plus important que les autres et détermine la manière de raconter l’histoire. Son analyse et ses exemples sont convaincants.

L’auteur enchaîne avec la problématique de l’exposition (présentation de l’univers) spécifique à la SFFF. Il décortique le début de Wild Seed d’Octavia Butler (qu’il porte aux nues) : là encore, un exemple concret est inspirant. Il continue avec des remarques sur le niveau de langage d’un texte, et j’ai bien aimé quand il déclare que des proses trop recherchées peuvent rater leur objectif. Certains devraient en prendre de la graine.

Il termine son manuel par des considérations factuelles sur la vie des aspirants auteurs puis des auteurs, inspiré de sa propre expérience. Je n’en suis pas là !

Par contre, le début de l’ouvrage est une explication sur l’histoire du marché SFFF de l’édition américaine, et ses définitions de la science-fiction et de la fantasy sont étonnantes pour un écrivain de ce calibre : la science-fiction, c’est les boulons est les rivets ; tandis que la fantasy, c’est les arbres. Ah bon.

En conclusion, ce manuel m’a réellement intéressée qu’à partir de la deuxième moitié. Ne ne laissez donc pas tomber si vous trouvez le début peu instructif.

En aparté, sur la fin de l’ouvrage, l’auteur explique comment soumettre des manuscrits à des éditeurs américains, en soulignant qu’il faut envoyer son texte immédiatement à plusieurs maisons d’édition, car le processus de sélection est très long. L’éditeur français (Bragelonne) ajoute une note de bas de page indiquant qu’en France c’est différent, et qu’il faut préciser si on a proposé le manuscrit ailleurs (sous-entendant que c’est mal vu)… Je sais que certains éditeurs souhaitent avoir l’exclusivité d’un manuscrit le temps du processus de sélection. Mais oui. La réponse prend en général plus de 6 mois. Donc vous patientez un semestre, vous avez un refus, vous l’envoyez à une autre maison et attendez plus de 6 mois un autre refus. Dans 3 ans, votre texte est toujours en soumission, et vous n’aurez contacté que 5 ou 6 éditeurs. Ces gens-là savent-ils que quand on cherche un emploi, on envoie son CV à des centaines d’entreprises, et que les recruteurs le savent parfaitement sans jamais trouver à redire (et heureusement), cela fait partie des règles du jeu ? Pourquoi un aspirant auteur devrait-il agir différemment ?

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1 réflexion au sujet de “Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction, d’Orson Scott Card”

  1. Ce bouquin a fait parler de lui dans le fandom SF qui, apparemment, s’y est montré très favorable. L’auteur aussi y a du renom, via son cycle consacré à Ender. qui ne m’a pas accroché, hélas, je suis désolé. Je me suis braqué tout de suite dès le premier tome en ne comprenant pas comment une humanité en péril pouvait s’en remettre à un enfant via ce qui lui est présenté comme un jeu video, si doué soit t’il. Il y a en çà quelque chose qui coince qui m’a poussé à ne pas aller plus loin dans le cycle. Maintenant: oui, Card a du métier c’est légitime qu’il cherche à en faire bénéficier, d’où l’utilité des conseils qu’il prodigue.

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