Moyen-Âge, _ Historique

Les Larmes de Brunehilde (Les Reines pourpres, tome 2), de Jean-Louis Fetjaine

Genre : Historique.
Première édition : 2007.
Présentation de l’éditeur : « Le royaume franc, jamais, ne connaîtra la paix. À la mort de leur frère, Contran, Sigebert et Chilpéric se partagent ses terres. Mais c’est compter sans l’avidité et la vénalité de leurs épouses, des souveraines habitées par une jalousie sans limites. Une fois Galswinthe étranglée, Frédégonde, reine des poisons, peut régner sur l’esprit faible de son nouvel époux, Chilpéric, un traître doublé d’un menteur. Si Sigebert pardonne toutes les félonies à son cadet, sa femme Brunehilde, suprême vengeresse, l’incite à prendre les armes contre lui pour réduire à néant les assassins de Galswinthe. Aux invasions lombardes, à l’épidémie de peste et aux alliances secrètes s’ajoute le combat de deux femmes aussi égoïstes qu’ambitieuses qui signeront la chute de la dynastie mérovingienne.« 

Ma chronique :

Ce second roman de la duologie retraçant la lutte sanglante entre les deux reines mérovingiennes s’appuie sur les souvenirs de Brunehilde, qui était apparue tardivement dans le premier opus. Au moment où elle écrit ses mémoires dont des feuillets sont intercalés entre les chapitres, elle attend son exécution : le ton du récit est ainsi donné. La faide (vengeance privée entre deux familles chez les Germaniques, comparable à la vendetta), qu’elle a soutenue pour venger le meurtre de sa sœur, mènera à sa propre destruction ainsi qu’à celle de toute sa descendance.

Cependant, le narrateur met en scène successivement Frénégonde, Brunehilde, mais aussi d’autres acteurs de l’époque comme les différents rois francs, les princes, les dux ou les évêques. L’effet est un foisonnement d’actions, de batailles et de complots, où la faide est oubliée, pour n’être plus qu’un long conflit entre deux rois qui se combattent puis se font la paix. L’influence de leurs épouses ranimera les tensions, dans un contexte d’épidémies qui fauchent de nombreuses vies.

J’avais lu que l’auteur avait initialement prévu d’écrire une saga en plusieurs tomes, mais face à l’échec relatif du premier livre il avait décidé de ne proposer qu’un second et dernier tome. L’accélération du récit se ressent sur la fin, notamment l’épilogue qui brosse brièvement les événements entre 584 et 613. Je suis un peu restée sur ma faim, car chacun des épisodes décrits en une phrase aurait été formidable s’il avait été développé.

De façon générale, ce roman retrace bien la société franque, comme le premier livre, et évoque les liens complexes entre les rois — de la même famille — et les relations fluctuantes entre ceux-ci et l’Église. Il dépeint aussi les évolutions qui conduiront à la chute des Mérovingiens et la lente ascension de l’aristocratie : les guerriers proches des rois prennent peu à peu leur autonomie. Les souverains sont contraints à composer avec leur dux et autres feudes pour mener leurs guerres.

Je regrette toutefois un petit manque de sens épique dans cette fresque historique.

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