- Science-Fiction, Anticipation

Loterie Solaire, de Philip K. Dick

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 1978 (Solar Lottery, 1955).
Présentation de l’éditeur : « Sur cette Terre de l’avenir, le jeu décide du sort des hommes. Tel qui œuvrait servilement dans une colonie industrielle peut devenir du jour au lendemain maître du monde, Meneur de Jeu, si les hasards des combinaisons atomiques du minimax en décident ainsi.
C’est ce qui arrive à Leon Cartwright, simple réparateur électronicien. Mais dans ce monde du XXIIIe siècle, l’assassinat légal du Meneur de Jeu est autorisé. Dès son arrivée au pouvoir, Cartwright se sent menacé de toutes parts, malgré le corps de policiers télépathes qui est chargé de sa protection.
Encore ne sait-il pas que l’assassin qui le traque n’est pas humain et que rien ne peut l’arrêter.
 »

Ma chronique :

Ce livre est le premier roman publié de Philip K. Dick (et le deuxième écrit). J’ai été étonnée de constater que cette « œuvre de jeunesse » est déjà très dense.

En 2203, le système politique est gouverné par un jeu de hasard grâce au Minimax qui désigne le Maître du Jeu, c’est-à-dire le dirigeant. En parallèle, ses ennemis ont le droit de demander la nomination d’un assassin chargé de l’éliminer. Dans cet univers où chaque être humain est classé très jeune, on jure allégeance à une organisation et on travaille pour elle sans se poser de questions. Les inclassés (les inks), généralement des travailleurs manuels, sont méprisés et discriminés. Un jour, le Minimax désigne comme Maître du Jeu un inclassé, Cartwright…

Certains des plus hauts placés refusent le résultat du Minimax. Quant aux inclassés, quelques-uns suivent les paroles de John Preston, l’un des leurs mort depuis longtemps, qui leur a promis le voyage vers une planète mythique où ils pourraient vivre dignement. Pendant que les Prestonites envoient un vaisseau dans l’espace, l’ancien Maître du Jeu et ses acolytes missionnent un assassin d’un genre particulier éliminer Cartwright.

La critique sociale et politique est assez évidente dès le début du roman, mais l’auteur approfondit en mettant en scène Benteley, un personnage insatisfait de la vacuité de sa fonction au sein d’une organisation, et déçu d’avoir été trompé. Ses aventures posent la question du sens d’un travail ou d’une mission.

Dans un monde où tout est officiellement le fait du hasard, beaucoup recourent aux amulettes, mais surtout les plus influents manipulent le jeu en sous-main. La thématique du hasard et des stratégies qui en découlent sera reprise plus tard par Philip K. Dick. Il crée aussi des agents télépathes, idée qu’il développera dans bien d’autres romans.

La fin peut paraître étonnante au premier abord, mais elle explicite un thème sous-jacent du roman en lien avec Benteley, à une époque où Philip K. Dick était encore optimiste !

Ce livre n’est certes pas le roman le plus important de l’auteur, cependant il nous offre une lecture agréable, pour une histoire de SF relativement classique, et contenant déjà les prémices du Philip K. Dick que nous connaissons.

Autres chroniques dans la blogosphère : Les Chroniques du Chroniqueur, Lorhkan,

2 réflexions au sujet de “Loterie Solaire, de Philip K. Dick”

  1. Ce premier roman est résolument vanvogtien en se rapprochant du cycle des non-A dont la parution est antérieure (le premier tome, « le mondes non-A », s’entend). Il est en ce sens atypique de forme dans la production de Dick.

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