- Science-Fiction, Post-apocalyptique

Dr Bloodmoney, de Philip K. Dick

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 1970 en VF (Dr. Bloodmoney, or How We Got Along After the Bomb, 1965 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Les bombes étaient finalement tombées. Malgré l’équilibre de la terreur, un homme avait un jour été assez fou pour appuyer sur le bouton. Cependant, dans ce coin perdu de Californie, la vie continuait. Pour Bonny Keller, toujours perturbée malgré six ans d’analyse ; pour Bruno Bluthgeld, l’un des responsables de la grande catastrophe ; pour Hoppy, le phocomèle, l’ancien bébé thalidomide doté de pouvoirs supranormaux… Elle continuait aussi pour Walt Dangerfield, l’astronaute expédié sur Mars, mais dont la cabine s’était satellisée autour de la Terre. Là, à l’abri des radiations, il s’était transformé en une sorte de super disc-jockey dont l’écoute était devenue une drogue pour tous les survivants. »

Ma chronique :

Lire un roman de Philip K. Dick est toujours une expérience ! On ne sait pas ce qu’on va y trouver. L’auteur n’avait pas le style d’un grand romancier, mais il développait des idées parfois géniales… en ne les exploitant pas toujours très bien.

J’ai mis du temps avant de me rendre compte qu’il s’agissait d’un post-apocalyptique, c’est dire ! Mais il est très différent des récits habituels du genre, on n’y croise ni sauvagerie, ni de loi du plus fort. Nous sommes dans un monde qui semble normal, le reflet de la campagne californienne des années 60, avec toutefois une quasi-disparition de moyens techniques modernes (électricité, communication…).

Les premiers chapitres présentent divers personnages, mais déroutent aussi le lecteur avec des va-et-vient dans le temps au milieu d’un chapitre : on ne sait parfois plus où on est, et l’atmosphère d’étrangeté se met ainsi en place. Puis éclate « la bombe », sans qu’on en connaisse vraiment les causes, l’auteur préférant exploiter les conséquences des radiations.

Philip K. Dick s’en est donné à cœur joie dans certains de ses thèmes de prédilection : la paranoïa ou la perception souvent faussée de la réalité. Le tout dans une ambiance rappelant la Californie des années 60 où vivent des communautés de survivants, aux côtés d’humains anormaux ayant parfois des pouvoirs, et d’animaux un peu flippants devenus intelligents grâce aux radiations. Ce mélange accentue le sentiment d’étrangeté qui se rapproche de la littérature fantastique, comme si nous lisions un cauchemar presque réel.

Dans ce roman, les jeunes sont hors normes et ont développé des facultés psy : Hoppy que nous découvrons adolescent et sans membres, ainsi que la petite Edie et son frère Bill. Ah, la description de Bill à la fin du livre ! Ces jeunes sont entourés d’adultes souvent faibles ou déplorables dans leurs actions ou leurs pensées : les jeunes paraissent finalement être les protagonistes les plus importants de l’histoire.

Il est difficile de voir où l’auteur a voulu nous emmener : ce livre est à réserver aux fans de Dick.

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2 réflexions au sujet de “Dr Bloodmoney, de Philip K. Dick”

  1. Belle chronique bien argumentée même si je ne suis pas d’accord sur tout: « ce roman est à réserver aux fans de Dick ! ».
    J’ai beaucoup d’affection pour Dr Bloodmoney mais peut comprendre les réticences.
    Il n’est tout simplement pas dans l’air des post-apos actuels qui connaissent grande vogue, n’est que le reflet des craintes des US 60’s, de la manière de vivre et de penser d’alors face à la crainte de l’atome post-Hiroshima/Nagazaki.
    Les temps ont changés.
    Il me faudrait relire. D’autant que ce serait avec plaisir (ce ne serait que la troisième fois). Ce roman (même si atypique dans la production dickienne) m’a ouvert les portes de l’auteur.

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  2. Il est vrai qu’en filigrane nous sommes dans un monde ayant subi des retombés radioactives. Mais je trouve que certains autres romans de l’auteur sont plus accessibles, et ses nouvelles sont parfois excellentes.

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