- Science-Fiction, Mondes Imaginaires, SF Générale

Un an dans la Ville-Rue, de Paul Di Filippo

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2022 en VF (A Year in the Linear City, 2002 en VO)
Présentation de l’éditeur :  » Une ville-monde.
Un immense ruban urbain apparemment sans fin bordé par les Voies – un chemin de fer – et le Fleuve. En son sous-sol, un métro. Et sous le métro… Bienvenue dans la Ville-Rue. Diego Patchen réside dans le quartier de Vilgravier, du côté du 10.394.850e Bloc. Amoureux d’une plantureuse pompière, affligé d’un père malade acariâtre, Diego vit d’expédients. Son activité favorite demeure toutefois l’écriture de récits spéculatifs, ce genre littéraire appelé « Cosmos-Fiction ». Un registre volontiers décrié, mais qui bénéficie d’un socle de lecteurs fidèles, et dans lequel les écrivains se plaisent à imaginer d’autres mondes, d’autres univers, aux configurations différentes… Et alors que Diego célèbre la sortie de son premier recueil, le voici bientôt invité à une croisière sur le Fleuve…
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Ma chronique :

Voici une bien étrange novella que nous propose la collection Une Heure Lumière !

Dans un monde imaginaire, une ville s’étend le long d’un fleuve. En réalité, le monde est cette ville. Ville à la fois semblable à ce que nous connaissons, et en même temps si différente. Diego, un écrivain de « cosmos-fiction » (de mondes imaginaires) vit chichement, dans un quartier parfois interlope, au milieu d’une galerie de personnages extravagants. La novella sert de prétexte à la découverte de cette ville, des bas-fonds aux milieux politiques, de ses mythologies à son origine qui restera mystérieuse.

Dans un style âpre et évocateur — félicitations au traducteur Pierre-Paul Durastanti qui propose un résultat incroyable — la plongée dans cet univers new weird est une réussite. D’autres lecteurs ont classé ce récit en science-fiction, mais je m’interroge : les psychopompes sont une réalité connue et vue de tous les habitants ; les écailles, objet d’un trafic, laissent à penser que la ville repose sur un organisme vivant ; bref, la classification n’est pas si évidente, et je la rapprocherais de la Fantasy.

L’auteur aime retourner les réalités, avec les mondes imaginaires de Diego semblables au nôtre, et en miroir il dessine nos propres défauts  : les espoirs de découverte d’autres cultures qui offrent bien des déceptions, les classes sociales, la drogue, la politique, l’ambition et le monde si particulier de l’édition…

Une novella hors norme qui vaut par son style et son imagination. À découvrir.

(Merci au camarade Baroona, qui m’a offert cette novella après un jeu du Discord de la fin du monde, serveur qui réunit des amateurs de SFFF)

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Gromovar, FeydRautha – l’épaule d’Orion, Yogo – le Maki, Ombrebones, Le Chroniqueur – Marc Ang-Cho, Baroona, Lorhkan, Célinedanaë – au pays des cavetrolls, Sometimesabook,

6 réflexions au sujet de “Un an dans la Ville-Rue, de Paul Di Filippo”

  1. Ça m’épate toujours à quel point cette novella fonctionne pour pas mal de monde, moi le premier, alors qu’elle est si particulière et presque vide d’intrigue. C’est vraiment une belle réussite de la part de l’auteur !

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    1. Oui, cette novella est plus le prétexte à la découverte d’un monde étrange et d’une société miroir de la nôtre, avec des personnages assez marquants.
      La langue est une des grandes réussites de ce texte, et le traducteur n’a pas eu la tâche facile. Il s’en sort haut la main !

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  2. Ah ben tiens, je l’ai lue hier celle-là. J’ai dû passer à côté de tout ce que tu décris, parce que j’en suis ressortie un peu frustrée de ne pas avoir exploré davantage cette ville-rue, et je n’ai pas eu l’impression d’avoir saisi réellement le message de l’auteur…
    J’aurais surtout dû ne pas lire la 4e de couverture qui en fait raconte tout le bouquin 😦

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    1. Ah mince.
      Quand je sélectionne les bouquins, je lis la 4ème de couverture. Puis je les laisse trainer des mois voire des années (sauf SP, bien entendu), et quand je les lis, j’ai oublié ce que racontait la 4ème 😄

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