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Le retour du hiérophante (Les Maîtres enlumineurs, tome 2), de Robert Jackson Bennett

Genre : Fantasy.
Première édition : 2021 en VF (Shorefall, 2020 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Une des quatre maisons marchandes de Tevanne est tombée. Sancia Grado et ses associés ont non seulement changé l’histoire de la cité, mais ils ont aussi créé Interfonderies dans le but de démocratiser l’art magique de l’enluminure. Mais la jeune entreprise a beau accomplir des prouesses, celles-ci ne suffisent pas à la maintenir à flots. Non seulement la concurrence est rude, mais les grandes maisons marchandes de Tevanne sont prêtes à tout pour écraser Sancia et l’idéal qu’elle représente.
Alors que la situation est déjà bien précaire, une ancienne puissance vogue en direction de Tevanne : un hiérophante. Un adversaire qui connaît et maîtrise l’enluminure mieux que personne, qui est en outre très intéressé par Sancia et ses pouvoirs.
Pour survivre à cette menace qui la dépasse et sauver ceux qu’elle aime, la jeune femme devra percer le secret le mieux gardé de l’univers, celui des origines de l’enluminure. »


Ma chronique :

Trois ans après le tome précédent, Sancia et ses amis ont fondé une société dans les Communes (les quartiers populaires de Tévanne) pour démocratiser l’enluminure, et à terme détruire le pouvoir des maisons marchandes basé sur cette technologie magique.

Pour mémoire, la magie de cet univers repose sur l’enluminure, en réalité une succession de signes gravés sur des objets et qui leur donnent des ordres (le bois croit être de la pierre et devient aussi solide, une roue croit dévaler une pente et avance même en terrain plat) voire modifient la réalité, comme la gravité.

Mais Valeria, l’entité artificielle, prévient Sancia qu’un désastre se prépare : le premier des hiérophantes va être réveillé (les hiérophantes étaient les magiciens d’exception d’un lointain passé), et il arrive par bateau à Tevanne. Son but ? Provoquer une guerre dévastatrice contre Valeria, qui anéantirait la civilisation de Tévanne, comme dans les millénaires antiques où une guerre similaire avait détruit d’autres civilisations.

Sancia arrive avec ses amis en mer près du galion où serait le hiérophante. La mère de Gregor a sacrifié des esclaves pour son projet funeste de réveil du hiérophante, et nos héros arrivent trop tard car Crasedes — le nom de cet hiérophante mythique — a réussi à modifier le temps.

S’en suit une course-poursuite contre le temps, dans cette ville de Tévanne inspirée en partie de la Renaissance italienne et en partie de l’Antiquité — avec la thématique de l’esclavage qui revient en force.

La mécanique appliquée à la magie grandit encore d’un cran : nos héros ne sont pas dotés de pouvoirs surnaturels (seuls Crasedes et Valeria le sont) mais ont des talents acquis soit par l’enluminure de leur corps, soit grâce à une inventivité hors norme qui les pousse à créer de plus en plus de machines ou d’outils modifiant la réalité. C’est un des aspects les plus intéressants de cette magie : elle n’est pas absolue mais elle nécessite des enluminures et des sceaux pour fonctionner. L’invention de sceaux offre chaque fois de nouvelles possibilités, mais la bataille contre le premier des hiérophantes — l’inventeur de cette forme de magie — semble insurmontable.

Ne cachons pas, cependant, que les mécanismes mis en œuvre sont parfois un brin complexes à comprendre pour le lecteur, à tel point que je me suis demandé si l’auteur suivait réellement une logique dans les rebondissements liés à la mécanique de son système de magie.

Quant aux personnages, si on suit l’évolution de nos héros, le plus intéressant est certainement la bataille d’idées entre Crasedes et Valeria, et leur propre vision de ce qui sauverait l’humanité. Ressort ici la thématique de la paix forcée, du contrôle des populations pour leur bien — rappelant certains régimes du monde réel — opposé à une humanité qui naturellement utiliserait les inventions pour prendre le pouvoir et faire la guerre. Nos héros doutent des objectifs réels des deux entités, doute qui accentue la complexité des enjeux.

La tension monte crescendo tout au long du tome, avec toute une ville prise dans les combats, jusqu’à la conclusion, qui annonce un tome 3 encore plus mouvementé.

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, le Chien critique, Gromovar, FeydRautha – l’épaule d’Orion, Yogo – le Maki, le nocher des livres, Le Chroniqueur, Boudicca, Célinedanae – au pays des cavetrolls,

Les Maîtres enlumineurs, tome 1
Les Maîtres enlumineurs, tome 2 : Le Retour du hiérophante
Les Maîtres enlumineurs, tome 3 : Les Terres closes

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