- Science-Fiction, Anticipation

Les Sentiers de recouvrance, d’Émilie Querbalec

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2024 en VF.
Présentation de l’éditeur : « Dans une Europe en pleine transition écologique, le portrait poignant et lumineux de deux adolescents invités à conjuguer leur guérison avec celle de la Terre.
2035. Ils s’appellent Anastasia et Ayden.
Ils ne se connaissent pas, mais leurs chemins sont amenés à se croiser.
Anastasia a grandi dans une Espagne qui subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Après la mort accidentelle de son père, elle assiste, impuissante, au naufrage de sa mère.
Ayden, lui, a appris à ses dépens qu’à trop jouer avec le feu on se brûle.
Laissant derrière eux leurs existences brisées, ils ont pris chacun de leur côté la route de la Bretagne pour l’Île de la Recouvrance où les attend l’espoir d’une vie meilleure. »


Ma chronique :

Année 2036 : la Terre subit les conséquences du réchauffement climatique ; l’eau est rare à l’intérieur des terres, des feux géants ravagent des forêts et les réfugiés s’entassent dans des tentes.

Nas est une adolescente d’une région isolée d’Espagne, au milieu d’un environnement qui devient désertique tant l’eau manque. Très proche de son père, elle escalade avec lui les magnifiques paysages autour de la ferme tandis que sa mère peine à gagner de l’argent avec des traductions. Nas vit une enfance presque rêvée, entourée de la nature. Lors d’une noyade, elle est sauvée par un ange.

Ayden, lui, grandit dans un habitat plus difficile, une banlieue de béton en France, et est très — trop — attiré par le feu. Un jour, il se blesse grièvement en franchissant les interdits et en tirant des feux d’artifice.

C’est un vrai plaisir de retrouver la plume d’Émilie Querbalec, qui brosse ici le portrait de deux adolescents solitaires dans un futur proche en pleine mutation, et qui prend le temps d’évoquer le quotidien de ses héros que rien ne destinait à se rencontrer.

Survint une rupture au milieu du roman dont je ne peux pas vous parler sans vous gâcher le plaisir de la découverte.

Disons simplement que l’auteure explore le thème des rêves, de l’adolescence en perdition, de la difficulté de surmonter la dépression, avec une très grande sensibilité. Les rêves, ici, sont le domaine de l’enfance, mais ils amènent aussi un espoir thérapeutique, idée parfois étudiée en SF. Évasion, exutoire, échappatoire ou voyage initiatique, les rêves façonnent la réalité de ces jeunes gens handicapés par un mauvais coup du destin, rêves qu’ils devront dépasser pour justement revenir à la réalité.

Réparer la terre, réparer les âmes, tel est le thème de ce roman, ancré dans une anticipation proche avec un soupçon de fantastique où l’enfance peine à entrer dans un monde saccagé par les adultes. Émilie Querbalec nous offre une ballade touchante, teintée de poésie et de tendresse envers ces deux adolescents.

Autres chroniques dans la blogosphère : FeydRautha – l’épaule d’Orion, Yogo – le Maki, le nocher des livres, Tachan, gruznamur – EmOtionS, Célinedanaë – au pays des cavetrolls,

8 réflexions au sujet de “Les Sentiers de recouvrance, d’Émilie Querbalec”

  1. Merci pour cette chronique.
    J’ai découvert Emilie Querbalec grâce à tes chroniques et du coup, je suis fan.
    Celui-ci va passer sur le dessus de ma pile à lire et je vais le commander de ce pas chez mon libraire préféré.

    Aimé par 1 personne

      1. Je n’avais pas réalisé, jusqu’ici, qu’elle utilisait ce principe systématiquement, mais c’est vrai. Comme tu le dis, c’est bien fait et surtout bien intégré au récit.

        J’aime

  2. Encore un bouquin que je me garde pour le printemps et que je lirai de manière très certaine. J’aime beaucoup cette autrice et son audace qu’elle renouvelle à chacun de ses textes… : j’adore ses ruptures narratives en plein milieu. C’est déroutant mais j’apprécie vraiment ça.

    Aimé par 1 personne

    1. J’aime aussi beaucoup cette auteure, sa plume, son ton, et sa capacité à nous raconter des choses différentes à chaque fois 😉
      Et comme tu le dis, il y a toujours une surprise au milieu !

      J’aime

Laisser un commentaire