- Fantasy, Mythologies

La saga de Hrolf Kraki, de Poul Anderson

Genre : Fantasy / Mythologies.
Première édition : 2004 en VF (Hrolf Kraki’s Saga, 1973 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Quand Beowulf rencontre Conan…
Il est l’héritier des ténèbres. Son père est mort dans un odieux complot. Son grand-père a péri de la main même de son propre frère…
Il est le fils du pouvoir. Dans ses veines coule le sang des Skjoldung, souverains d’un Danemark impitoyable et sauvage.
Il est Hrolf Kraki, le plus grand prince danois du Haut Moyen Age, né d’un amour incestueux, en guerre pour accéder au trône. Voici le récit d’une époque où régnait la magie des runes, où les êtres surnaturels marchaient aux côtés des hommes, où l’Histoire s’appelait Destinée et avait pour couleur celle du sang versé. »


Ma chronique :

Qui est Hrolf Kraki ? Un roi légendaire du Danemark, qui aurait vécu — si on en croit les mythes — vers le VIe siècle. Paul Anderson a choisi de retranscrire et moderniser une des sagas nordiques les plus célèbres. Nous sommes à la même époque que Beowulf, d’ailleurs certains personnages de la saga de Hrolf Kraki sont évoqués dans celle de Beowulf.

La saga elle-même est décomposée en plusieurs « dits » (pièce en vers), qui commencent quelques générations avant Hrolf Kraki et expliquent ses origines. Le lecteur plonge à la fois dans un univers historique, en découvrant les us et coutumes des Danois, des Suédois et des Goths de l’époque ; et un monde surnaturel avec les dieux, les sorciers, les trolls monstrueux, les géants, les elfes, les êtres mi-humains mi-animaux, et pour faire bonne mesure, les bersekers.

Les récits proposent un large éventail d’événements tragiques : meurtres, trahisons, batailles, toute la gamme est présente à travers les ambitions des rois et des jarls. Sans oublier l’influence des reines, qui vont de la reine sage à la reine-sorcière, de la mère aimante à la sœur maléfique.

La plume évoque souvent un conte oral : on imagine bien un vieil homme scandant un « dit » devant un auditoire. Certains passages chantent une ode à la nature : les landes et les forêts, les mers et les montagnes, la fin de l’été où les guerriers rentrent chez eux pour la moisson et l’hiver où la campagne est désertique, les produits de la ferme garnissant la table des rois et la brume couvrant les paysages.

Héros surhumains, francs tenanciers, concubines, paysans isolés, esclaves, vie au rythme des saisons : tout un monde disparu renaît sous la plume de l’auteur. Certains schémas classiques des mythes sont présents : les fils qui vengent la mort de leur père et reprennent leur héritage ; les douze guerriers qui défendent le roi, les manigances des sorciers ou sorcières et bien d’autres encore.

Comme tout mythe antique, la saga rappelle les tabous qui ne doivent pas être brisés (tel l’inceste) et les mises en garde des êtres surnaturels qui doivent être respectées, sous peine d’un terrible prix à payer.

Dans un contexte où les guerriers cherchent à se battre alors que des rois veulent l’unification du pays et la paix, les péripéties sont nombreuses. La main du destin bouleverse les vies, ou plutôt Odin inflige sa punition.

Une lecture inspirante à plusieurs titres, et à découvrir si vous souhaitez en savoir plus sur la culture nordique d’antan.

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