- Science-Fiction, Post-apocalyptique

American Elsewhere, de Robert Jackson Bennett

Genre : Fantastique.
Première édition : 2018 en VF (American Elsewhere, 2013 en VO).
Présentation de l’éditeur :  » Veillée par une lune rose, Wink, au Nouveau-Mexique, est une petite ville idéale. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Après deux ans d’errance, Mona Bright, ex-flic, vient d’y hériter de la maison de sa mère, qui s’est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s’attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons, aux habitants qui semblent encore vivre dans l’utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et de son enquête sur le passé de sa mère et les circonstances de sa mort (fuyez le naturel…), Mona doit se rendre à l’évidence : une menace plane sur Wink et ses étranges habitants.
Sera-t-elle vraiment de taille à affronter les forces occultes à l’oeuvre dans ce lieu hors d’Amérique ?
« 

Ma chronique :

États-Unis ; de nos jours : à la mort de son père, Mona apprend qu’elle vient d’hériter d’une maison qui appartenait à sa mère et dont elle ignorait l’existence. Cette mère, Laura, s’était suicidée quand Mona était encore enfant : elle était dépressive. Mona, de son côté, est une ex-policière divorcée qui part à vau-l’eau depuis un accident.

Mona arrive au fin fond du Nouveau-Mexique, dans une bourgade absente des plans : Wink (clin d’œil en anglais, nom qui annonce quelque chose de fugace). Wink est figée dans les années 1950 — ou une version fantasmée de l’Amérique des années 50 — et les habitants se sont réunis pour un enterrement. Belles petites maisons proprettes, jardins impeccables, familles idéales… Pourtant, personne ne sort de la ville qui cache bien des secrets, et c’est la première fois depuis très longtemps qu’elle accueille un nouveau venu.

Très vite, le lecteur plonge dans une atmosphère empreinte de mystères et de non-dits qui masquent un univers fantastique effrayant. Dès le premier chapitre du roman, des voyous enlèvent un vieil homme de la ville, mais un des malfrats disparaît dans un trou sans fond, et le malheureux kidnappé par le groupe connaît une fin qu’on devine infligée par une force maléfique : le ton est donné.

Les mystères s’accumulent autour de Mona, notamment ce vieux laboratoire abandonné où sa mère Laura a travaillé, et qui a été le moteur de la ville à une époque révolue. Plus, même : la ville a été créée par les scientifiques de ce laboratoire dont il ne reste presque plus rien. Les habitants se taisent, comme si dévoiler les secrets était dangereux. Mona découvre avec stupéfaction que sa mère Laura, avant sa dépression, était une scientifique de haut vol souriante.

Servi par une écriture entraînante et fluide, le récit change régulièrement de narrateur : Mona, un proxénète devenu trafiquant sous l’impulsion d’un étrange inconnu, et divers habitants qui offrent un éclairage différent et forment une galerie de personnages très bien dessinés. Ce pavé distille lentement une atmosphère angoissante dans un décor de carte postale. Le lecteur sait dès le départ que des entités maléfiques agissent ; toute la saveur consiste à découvrir ce qu’elles sont et mieux comprendre les habitants, tous plus fascinants les uns que les autres… sans compter une « mère » intrigante.

Un très bon roman fantastique dans une Amérique hors du temps, envahie par des créatures qui renouvellent à leur façon le thème de la famille, tout particulièrement la haine et l’amour en son sein.

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Just a Word, Gromovar, FeydRautha – l’épaule d’Orion, Lianne, Xapur, l’Ours inculte, Boudicca – le Bibliocosme, Célinedanaë – au pays des cavetrolls, Lhisbei – RSF blog, Zoé prend la plume, Anudar,

2 réflexions au sujet de “American Elsewhere, de Robert Jackson Bennett”

  1. Ah ce que j’ai adoré ce roman que j’ai lu en début d’année ! L’ambiance est effectivement très réussie, et j’ai adoré tous les clins d’œil aux séries des années 90… !

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