- Science-Fiction, Planet-Opera

Anatèm tome 2, de Neal Stephenson 

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2018 en VF (Anathem, 2008 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Fraa Erasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt Edhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Depuis des siècles, autour du Sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s’effondrer. Par le passé, la congrégation a été ravagée trois fois  par la violence de conflits armés. Méfiant vis à vis du monde extérieur, la communauté de Fraa Erasmas ne s’ouvre au monde qu’une fois tous les dix ans. C’est lors d’une de ces courtes périodes d’échanges avec l’extérieur, qu’Erasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va obliger le jeune homme à quitter le Sanctuaire pour retrouver son mentor Fraa Orolo. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.« 

Ma chronique :

Ce roman est la suite immédiate du tome 1 (pour mémoire, il est paru en un seul tome dans la VO : un bébé de presque 1 000 pages en anglais et 1 200 pages en français). Nous retrouvons donc Erasmas qui est sorti de sa concente et découvre sa propre planète, mais je ne vais pas trop en dire sur l’intrigue pour ne pas divulgâcher et abîmer le plaisir de lecture de ceux qui n’auraient pas encore lu la première partie.

Disons seulement qu’un énorme rebondissement arrive au milieu de ce tome !

Que dire d’autre ?

Nous retrouvons un long passage de débats philosophiques, mathématiques ou de physique (comme au début du tome 1) de plusieurs dizaines, peut-être plus d’une centaine de pages (je n’ai pas compté). Alors, soyons honnêtes, la lecture est costaude et exige un effort de concentration. L’érudition de l’auteur est indéniable, ainsi que son envie de jouer avec les concepts. Les maintes réflexions peuvent perdre plus d’un lecteur, mais si vous avez apprécié le tome 1, sachez qu’ici on est dans la même veine. Plus surprenant, tous ces débats ont une utilité dans l’intrigue, et servent à expliquer ce fameux rebondissement qui bouleverse le cadre du roman. À ce titre, je trouve que l’auteur a réussi un coup de maître. Les amateurs d’une science-fiction de haut vol s’y retrouveront.

Comme nous sommes dans une « littérature de l’imaginaire », le worldbuiding n’est pas oublié, y compris la fine description de sociétés avec leurs habitudes et leurs non-dits, ainsi que les relations complexes entre les cercles de pouvoir. L’auteur a aussi effleuré la hard SF, notamment dans la seconde partie de ce tome, mais sans jamais tomber dans un texte « écrou et boulon » ardu ou soporifique.

Peut-être peut-on trouver la conclusion un peu moins palpitante que ce que nous imaginions (l’auteur sème des indices pour une piste, et prend un autre chemin). II n’en reste pas moins que ce roman est vraiment à part dans la science-fiction contemporaine : philosophique, théorique, exigeante, fascinante, sans oublier un sens of wonder indispensable au genre.

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Gromovar, FeydRautha, Lutin (tomes 1 & 2), Yogo, Lune (tomes 1 & 2), Les Chroniques du Chroniqueur, Just A Word (tomes 1 & 2), Lorhkan, Célinedanaë (tomes 1 & 2), Baroona (tomes 1 & 2),

Anatèm, tome 1
Anatèm, tome 2

2 réflexions au sujet de “Anatèm tome 2, de Neal Stephenson ”

  1. Tu me fais réaliser que j’ai oublié un élément dans mon billet à venir, c’est que les débats philo-mathématiques et les difficultés avec la langue font complètement sens au sein même de l’intrigue. Et ça c’est vraiment appréciable.
    Sinon, je trouve que la fin fait sens. Elle n’est pas spectaculaire, mais le roman ne joue jamais réellement sur cet aspect-là je trouve, alors même qu’il se passe des choses littéralement extraordinaires. Tout est assez calme finalement dans ce roman.

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