- Science-Fiction, Anticipation, Post-apocalyptique

La fabrique des lendemains, de Rich Larson

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2020 en VF (diverses nouvelles, 2012-2019 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Elle décolla du quai pour grimper dans le ciel jaune terne. La Ville s’étirait dans toutes les directions. Surtout le haut. Tours gigantesques multicolores, immeubles résidentiels rotatifs, tunnels célestes qui se dépliaient et se repliaient selon la circulation. Eris s’éleva sans hâte à travers un essaim de drones. Par sa caméra ventrale, elle regardait l’upcar couleur argent qui les suivait. « Les rues basses, j ai dit. » La voix de l’homme recelait une note d’impatience, désormais. Du code défilait sur ses yeux. Une pellicule de transpiration bordait la naissance de ses cheveux. « J’ai entendu. » Elle laissa leur poursuivant gagner un peu de terrain. « On ne vomit pas, à l’arrière, d’accord ? »« 

Ma chronique :

Le Bélial nous propose de découvrir un jeune nouvelliste de science-fiction, Rick Larson, grâce à ce recueil de courtes nouvelles : 28 textes entre 2 et 30 pages. Il serait fastidieux et peu intéressant d’en faire une recension détaillée, même si aucune ne se ressemble (ce qui est un très bon point).

Dans des univers tantôt d’anticipation mais avec une touche de dystopie, tantôt postapocalyptiques, tantôt sur des planètes inconnues avec un worldbuiding épatant, nous assistons au hasard des lectures à des tranches de vie ou des destins parfois émouvants, parfois sombres, parfois perturbants.

Des robots, des IA (sans verser dans la hard-SF), des êtres d’une autre espèce dont les descriptions sont fascinantes, des « mondes d’après », des criminels aux corps transformés, des implants cérébraux : l’imagination de l’auteur s’épanouit au travers d’une plume au service d’univers étranges et par moment effrayants quant aux dérives technologiques. Le traducteur n’a pas eu un travail évident : la prose peut être exigeante, et je doute que ce recueil plaise aux lecteurs qui souhaitent des lectures « faciles ».

Les nouvelles sont souvent denses : ce recueil ne se lit pas d’une traite, d’autant plus que certains textes sont d’un abord moins aisé. Variations sur le transhumanisme ou le posthumaniste, avenirs peu réjouissants, récits postapocalyptiques désespérés, ambiances âpres ou poétiques, planètes imaginaires aux sociétés radicalement différentes : la multitude de thèmes sert une réflexion sur l’humanité, et la plupart des nouvelles explorent les relations entre les êtres (je ne peux pas dire humains, puisque certains protagonistes sont des aliens).

Même si je suis passée à côté de quelques rares nouvelles, l’ensemble permet de faire la connaissance d’un auteur à idées, qui expose des ambiances et des univers avec talent et dont la diversité des inspirations est remarquable.

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Gromovar, FeydRautha, Yogo, Ombrebones, Les chroniques du Chroniqueur, Nevertwhere, Thomas@constellations,

10 réflexions au sujet de “La fabrique des lendemains, de Rich Larson”

  1. Là, FeyGirl, tu as, me concernant vraiment fait mouche grâce à ton ressenti qui me semble être plus qu’enthousiaste. Je te fais confiance. Je viendrai volontiers vers cette « fabrique des lendemains » ce d’autant qu’il s’agit d’un recueil et que c’est un fait désormais assez rare en SF de nos jours.

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    1. Quelques éditeurs prennent effectivement le risque de publier des recueils de SF d’auteurs contemporains, mais c’est rare. En l’occurrence je crois que Rich Larson n’a pas publié de romans.

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      1. Quel contraste aussi avec les cycles à rallonges chers au genre qui, hélas, noient les idées dans la masse. Vive les one-shots, d’autant plus s’ils sont minis.
        Vrai, je suis preneur de cette « Fabrique des lendemains ». J’achète.

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