- Science-Fiction, SF Générale, XIXème - XXème, _ Historique

L’homme qui mit fin à l’histoire, de Ken Liu

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2016 en VF (The Man Who Ended History: A Documentary, 2011 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Futur proche. Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État. Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l’Unité 731 se livra à l’expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d’un demi-million de personnes… L’Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d’occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l’Histoire.« 

Ma chronique :

Cette novella, publiée dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Belial’, est l’un des récits les plus connus de l’auteur tant son sujet est grave : pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais ont utilisé des prisonniers chinois comme cobayes pour des expériences d’armes bactériologiques. Plusieurs centaines de milliers de Chinois sont morts dans l’Unité 731 ou dans les largages aériens visant à tester ces armes sur les populations alentour.

Ken Liu imagine une technologie qui permettrait à une personne de « voir » un événement passé. Mais une fois qu’il a été vu, il s’efface à jamais, et c’est sans doute l’une des explications du titre.

Rédigée sous forme d’articles de presse ou de témoignages, cette nouvelle souligne la douleur des proches qui s’interrogent sur le destin de leur famille disparue, puis suit une jeune femme contemporaine qui « voit » ce qui est arrivé à sa tante. C’est un des moments forts du récit : nous ne sommes pas dans un documentaire sur un des pires aspects de la Seconde Guerre Mondiale, au contraire nous vivons la souffrance incarnée par la victime. L’horreur de l’unité 731 est extraordinairement bien retranscrite, sans tomber dans le sensationnalisme grâce à une plume délicate.

L’auteur va plus loin, et s’interroge sur les liens entre l’Histoire et la politique, ou plutôt la géopolitique, et il met en exergue la difficulté d’obtenir et d’accepter des preuves quand elles ne sont que des témoignages : le parallèle avec la Shoah est évident. Il nous demande aussi à qui appartient l’Histoire : aux victimes ou à l’humanité ?

Cette nouvelle de moins de 100 pages est marquante : en plus de rappeler un fait historique peu connu et peu étudié en Occident, elle pose des questions sur la Vérité et l’Histoire. Je la recommande fortement !

Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Just A Word, le Chien critique, Gromovar, FeydRautha – l’épaule d’Orion, Lutin – Albedo, Yogo – le Maki, Xapur, Tigger Lilly – le dragon galactique, l’Ours inculte, Ombrebones, les Chroniques du chroniqueur, Baroona, Boudicca, Lorhkan, Célinedanae – au pays des cavetrolls, Elwin – navigatrice de l’imaginaire, Tachan,

6 réflexions au sujet de “L’homme qui mit fin à l’histoire, de Ken Liu”

  1. Cette novela, je l’ai en PAL physique. Tout un chacun est dithyrambique sur l’auteur depuis quelques temps. On ne parle que de Ken Liu. Le thème n’est pas pour me déplaire. Il me faudrait m’y mettre; et pourtant je ne peux franchir le premier chapitre. Quelque chose me coince; j’ai l’impression de rentrer dans de la hard-science et elle et moi on n’est pas copains. Peut-être n’est ce qu’une impression et qu’un peu plus loin cet aspect là s’estompant le bouquin me conviendrait.

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    1. On est très loin de la hard-science !
      L’auteur a « inventé » une technologie qui permettrait de « voir » le passé, mais c’est un artifice pour creuser son sujet : ce n’est qu’un prétexte pour parler de l’Unité 731, puis se lancer sur une réflexion sur l’importance de l’Histoire.

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  2. Je suis un peu moins dithyrambique que la moyenne à cause d’un côté un peu trop froid pour moi, mais oui c’est indéniablement un livre important pour la réflexion et l’Histoire que ça met en lumière. Et tout ça en moins de 100 pages, la cerise sur le gâteau.

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