Policier, XIXème - XXème, _ Historique, _ Policiers et Thrillers

Les Enfants perdus de St Margaret, d’Emily Gunnis

Genre : Policier, Historique.
Première édition : 2020 en VF (The Girl in the Letter, 2018 en VO).
Présentation de l’éditeur : « 1956. Ivy Jenkins s’apprête à donner naissance à son premier enfant. Mais la société puritaine britannique des années 1950 ne lui permettra pas de profiter de ce bonheur. Abandonnée par son amant, répudiée par sa famille, elle est internée de force à St. Margaret, un couvent pour mères célibataires. Très rapidement, l’institution la sépare de son bébé. 2017. Samantha Harper, une jeune journaliste, tombe sur des lettres déchirantes qui révèlent les terribles conditions de détention d’Ivy Jenkins à St. Margaret. Au fil de ses recherches, elle découvre une série de morts suspectes. Alors que le couvent est sur le point d’être démoli, il ne lui reste plus que quelques heures pour faire éclater la vérité. Avant qu’elle ne soit ensevelie à jamais…
Un premier roman suffocant, inspiré de faits réels, qui mêle avec brio mystère et suspense. Aussi émouvant que dérangeant, Les Enfants perdus de St. Margaret s’est déjà vendu à plus de 350 000 exemplaires dans le monde. »

Ma chronique :

Je remercie NetGalley et les éditions Préludes pour l’envoi de ce roman.

Comment définir un bon polar ? Un livre qu’on lit d’une traite ?

Ce livre est plus que cela. Sous couvert de roman policier, l’auteure nous rappelle le martyre des jeunes filles célibataires et enceintes qui étaient rejetées par leurs familles et envoyées en institution, dans les pays anglo-saxons. Car il s’agit bien de maltraitance physique et psychique dont nous parlons ici.

De nos jours Sam, une jeune journaliste, découvre les lettres d’Ivy, jeune fille mise enceinte et abandonnée par le père de l’enfant dans les années 50 en Angleterre. Ivy se retrouve à St Margaret, établissement tenu par des religieuses qui n’avaient de cesse de punir les jeunes filles qui s’étaient écartées du droit chemin. En effet, les sœurs les contraignaient à un travail éreintant qui est sans doute une des explications des accouchements dramatiques fréquents… Et les bébés étaient arrachés aux mères dès la naissance.

Pendant que Kitty, célèbre présentatrice de télévision qui vient d’être mise à la retraite, se remémore son enfance quand elle avait appris à 8 ans qu’elle avait une sœur jumelle, Sam va découvrir que les décès suspects sont nombreux…

Le sujet de fond de ce polar reste évidemment le sort de ces jeunes filles et de leurs bébés. L’auteure donne vie aux victimes, nous rappelant la honte que ressentaient ces femmes parfois adolescentes alors que les jeunes pères n’étaient jamais conspués, le poids de la société puritaine qui jugeait et condamnait la femme, et la réalité de la vie dans ces institutions dont le scandale a été révélé il y a une décennie à peine. Quelques éléments décrits dans ce récit peuvent choquer des lecteurs, pourtant j’avais lu auparavant des articles qui relataient les mêmes faits.

Certains moments du livre sont très émouvants, mais à aucun moment larmoyants, car l’auteure a su éviter le piège du mélodramatique.

Ce récit ne se contente pas de redonner vie à quelques victimes. Il suggère aussi un parallèle avec Sam, l’héroïne contemporaine qui subit une vie professionnelle où elle a peu de chances de promotion, parce qu’elle doit s’occuper de son jeune enfant et qu’elle est séparée du père qui rechigne à contribuer.

Même si j’ai ressenti un léger essoufflement de l’histoire vers la fin — car nous connaissons tous les tenants avant la conclusion du récit — c’est un roman qui happe et dont on se souvient.

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2 réflexions au sujet de “Les Enfants perdus de St Margaret, d’Emily Gunnis”

  1. Le thème de ce livre que tu décris ici est à rapprocher du film « The Magdalene Sisters » de Peter Mullan. Il ne s’agit pas d’un polar, mais d’une description du traitement des jeunes filles hors du « droit chemin » dans l’Irlande des années 70.
    Je lirai ce livre.

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