- Science-Fiction, Anticipation

Substance Mort, de Philip K. Dick

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 1978 (A Scanner Darkly, 1977 en VO).
Présentation de l’éditeur : « Dans une Amérique imaginaire livrée à l’effacement des singularités et à la paranoïa technologique, les derniers survivants de la contre-culture des années 60 achèvent de brûler leur cerveau au moyen de la plus redoutable des drogues, la Substance Mort. Dans cette Amérique plus vraie que nature, Fred, qui travaille incognito pour la brigade des stups, le corps dissimulé sous un ‘complet brouillé’, est chargé par ses supérieurs d’espionner Bob Arctor, un toxicomane qui n’est autre que lui-même. Un voyage sans retour au bout de la schizophrénie, une plongée glaçante dans l’enfer des paradis artificiels. »

Ma chronique :

Fred est Bob Arctor, et en tant qu’agent des stups, il est chargé de surveiller… Bob. Bob est un junky, entouré de junkies, surveillé par Fred.

Si vous souhaitez lire un livre léger, joyeux, qui fait du bien… passez votre chemin !
Substance Mort est avant tout un roman sur la drogue et les drogués, notamment les effets du produit sur leur cerveau, et la perte de la perception de la réalité parfois mêlée à la paranoïa.
Sujet important pour l’auteur, qui lui-même a abusé des substances illégales. Très vite on devine que ce livre est inspiré par ce qu’il a vu chez ses amis et par ses propres trips. D’où une certaine affection pour certains personnages, même s’il n’élude pas la dangerosité et la violence extrême de quelques drogués. Peut-être le livre le plus personnel de Philip K. Dick.

L’aspect science-fiction est très faible, seuls les costumes « brouillés » que portent les agents infiltrés, élaborés pour qu’on ne se souvienne pas de leur apparence, sont du domaine SF.

C’est un roman difficile, à cause du thème abordé, mais l’auteur sait parfois nous détendre lors de conversations sans queue ni tête des drogués en plein trip, ou avec quelques réflexions qui confinent à l’absurde. C’est bienvenu.

J’ai bien aimé le premier tiers, j’ai eu du mal vers la fin du deuxième tiers notamment lors de longues considérations du protagoniste ou tout le long d’explications scientifiques sur le fonctionnement du cerveau, mais je me suis accrochée, et heureusement car le dénouement en vaut la peine.

Chose rare pour un roman de Philip K. Dick, cette fin m’a particulièrement touchée.

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