- Science-Fiction, Space-Opera

Bifrost n°114 : dossier Iain M. Banks

Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2024 en VF.

Ma chronique :

À force d’entendre parler de la revue Bifrost dans la communauté SFFF, ma curiosité a été piquée et il fallait bien que je le découvre !

Je commence par le dernier numéro paru qui, comme annoncé sur la couverture, nous propose un long dossier sur l’écrivain Iain Banks (que je n’ai pas encore lu), sa vie, ses convictions politiques marquées à gauche, son cycle phare de la Culture (un space opera utopiste) mais aussi d’autres romans dont certains semblent décoiffants.

S’y ajoutent les critiques sur la plupart des romans parus récemment, pour donner quelques idées de lecture. C’est l’une d’elles qui m’avait donné envie de lire Miska d’Éva Martin.

Passons aux nouvelles proposées :

Les Nuits de Belladone, d’Alastair Reynolds (2017 en VO). Nous retrouvons l’univers de la Millième Nuit (et du roman La Maison du soleil paru cette année en VF, que je n’ai pas encore lu), son sens of wonder incroyable et une certaine poésie. Campion, de la lignée Gentiane, visite les Retrouvailles de la lignée Mimosa. Sur place, Shaula devient suspicieuse quant à Campion, elle trouve son comportement étrange et le surveille. Comme dans La Millième Nuit, la trame du récit est un mystère à résoudre, en compagnie d’êtres qui vivent des centaines de milliers d’années dans l’univers. On est toujours émerveillé par la beauté et la poésie des fils tissés par les personnages. La conclusion, empreinte de tristesse, nous en apprendra un peu plus sur la destinée des lignées. Alastair Reynolds ne nous déçoit pas.

Quelque chose dans l’air, de Carolyn Ives Gilman (2019 en VO). Cette autrice (plutôt inconnue en France) nous offre une variation sur le thème de la découverte d’autres planètes. Dans un lointain futur, trois scientifiques sont envoyés explorer un système planétaire. Curieusement, celui-ci semble avoir changé quand les sondes ont commencé à l’observer. Sur place, ils décident d’étudier une zone qui pourrait être une planète, mais ressemble de prime abord à une tache floue sur les écrans. D’après Mariela, la clef de l’énigme serait « l’état d’indétermination quantique ». Mystère, monde inconnu, tension crescendo, variation sur l’environnement modifié par l’homme : à découvrir.

Roger will comply, de Jean Baret : dans une station de l’espace, Roger est laveur de carreaux… il lave les vitres des vaisseaux spatiaux, toujours flanqué de Lycos, chien sapient né dans un laboratoire. Ces deux laissés-pour-compte de l’espace sont insatisfaits de leur vie misérable, surtout Roger qui peste contre la société et son absence d’espoir pour les travailleurs comme lui. L’auteur, adepte du langage cru, des réparties rudes et du style coup-de-poing, nous offre une virée remuante et déjantée.

Descente, de Iain M. Banks (1987 en VO, 2010 en VF) : le narrateur est échoué sur une planète isolée, après un accident. Dans son scaphandre doté d’un IA, il cherche à rejoindre la base, sans savoir s’il y a des survivants. Blessé, il marche difficilement pendant des jours et des jours, parle à son scaphandre abîmé qui est encore capable d’avancer même quand l’humain n’a plus de force… il pense à son passé, veut survivre, se demande si on le recherche… Une variation réussie sur l’humain blessé dans une nature hostile, dont les jours sont comptés, et sur les avantages comparés des humains et des IA.

Quatre nouvelles très différentes que j’ai toutes d’apprécié.

Autres chroniques dans la blogosphère : Gromovar, FeydRautha, Tigger Lilly, Thomas@constellations, le Maki,

Présentation de l’éditeur : « « Nous allons ici entreprendre un voyage au-delà des frontières propre à faire voler en éclat bon nombre d’idées préconçues sur le réel et la fiction, sur la politique et la littérature, sur le jeu et le sérieux, et ce en compagnie de l’esprit génial et excentrique d’Iain M. Banks. Un des rares auteurs contemporains à s’être frotté non seulement à l’utopie positive, mais également à ce genre conservateur qu’est le space opera. Il a fait le pari de créer une utopie qui en reste une, une utopie profondément utopique, et de la placer dans le milieu le plus conflictuel et ambitieux qui soit, celui des guerres des étoiles et des technologies magistrales. Nous allons ici voir comment l’utopie de Banks apporte un peu de ferveur politique dans un monde où l’on se sent démuni et impuissant face à la logique globalisante en marche, avec la volonté de rendre hommage, le plus délicatement et le plus joyeusement possible, à l’imagination libératrice de l’auteur…« 
Alice Carabédian »

Bifrost n°113, dossier Intelligence artificielle
Bifrost n°114, dossier Iain M. Banks
Bifrost n°115, dossier James Jr. Tiptree
Bifrost n°116, dossier Catherine Dufour
Bifrost n°117, dossier Harlan Ellison
Bifrost n°118, dossier Ayerdhal
Bifrost n°119, dossier Greg Bear
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