
Genre : Fantasy.
Première édition : 2020 en VF (Spinning Silver, 2018 en VO)
Présentation de l’éditeur : « Petite-fille et fille de prêteur, Miryem ne peut que constater l’échec de son père. Généreux avec ses clients mais réticent à leur réclamer son dû, il a dilapidé la dot de sa femme et mis la famille au bord de la faillite… jusqu’à ce que Miryem reprenne les choses en main. Endurcissant son coeur, elle parvient à récupérer leur capital et acquiert rapidement la réputation de pouvoir transformer l’argent en or. Mais, lorsque son talent attire l’attention du roi des Staryk – un peuple redoutable voisin de leur village -, le destin de la jeune femme bascule. Obligée de relever les défis du roi, elle découvre bientôt un secret qui pourrait tous les mettre en péril…«
Ma chronique :
Dans un univers imaginaire fortement inspiré de la Russie médiévale, Miryem est une jeune fille juive dont le père, prêteur trop gentil pour son bien, n’ose réclamer à ses voisins les remboursements. En conséquence, Miryem et ses parents vivent dans la misère. Un jour, accablée par la maladie de sa mère qui a besoin de soins, Miryem s’endurcit et fait la collecte, sans états d’âme, tant elle est marquée par l’antisémitisme de ceux qui se gavent sur l’argent de la dot de sa mère qui leur a été prêté. Son grand-père, impressionné, lui prête de l’argent qu’elle fait fructifier, et elle se vante de changer l’argent en or. Malheureusement pour elle, le roi des Staryk, êtres surnaturels du froid et de l’hiver, l’entend. Les Staryk sont fascinés par l’or et le volent : aussi leur roi met Miryem à l’épreuve.
En parallèle, Wanda est une jeune paysanne miséreuse : son père est alcoolique et boit le peu d’argent du foyer, elle s’éreinte à s’occuper de la maison et de ses jeunes frères. Sa vie de labeur a transformé son corps, devenu solide et grossier. Quand son père veut la marier — ou plutôt la vendre — contre des cochons, elle cherche une échappatoire. À ce moment-là, Miryem lui propose de travailler pour elle afin de rembourser la dette de la famille. Wanda saute sur l’occasion : tout plutôt qu’être mariée à un homme qui pourrait être comme son père.
Enfin, Irina est la fille peu gracieuse du duc, enfant mal aimé et solitaire. Mais elle servira les ambitions de son père.
Ce roman choral met en scène trois jeunes femmes de milieux très différents, mais toutes trois maltraitées dans leur jeunesse. Elles seront rapidement prisonnières d’une situation qu’elles commenceront à subir, avant d’en tirer le meilleur parti.
Le récit s’inspire très fortement de contes et modernise les thèmes des princesses (Irina) ou des cendrillons (Wanda), en offrant des points de vue modernes sur des femmes vivant dans un milieu où elles doivent servir les ambitions des pères. À ce titre, Miryem est l’exception, quand son grand-père s’aperçoit de son talent. Talent qui se retournera contre elle. Méfiez-vous de vos souhaits ! Deux des personnages échangent le père contre le mari et doivent combattre l’être maléfique (au sens propre du terme) qui est en eux.
Car la magie est présente, sous les traits des Staryk de la neige mais aussi du démon du feu qui a pris possession d’un des personnages. Un univers parallèle s’étend, celui des Staryk, et menace le monde des humains. On est souvent plus proche du merveilleux que de la Fantasy, cependant le roman n’oublie pas les conditions cruelles des plus pauvres de cette époque ou l’antisémitisme qui s’abat sur les juifs russes.
Même si l’histoire n’est pas sans défauts (la motivation des Staryk expliquée à la fin m’a semblé un peu confuse), on passe un agréable moment de lecture quand bien même on a très froid !
Autres chroniques dans la blogosphère : Nevertwhere, Boudicca, Elwyn, Zoe, Tachan,
Bon, cette œuvre semble dans la même veine que sa précédente que j’ai fortement apprécié. Je me le note donc !
Merci à toi pour ton retour.
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Et de mon côté, j’ai dans ma PAL Déracinée. C’est de celui-ci que tu parles ?
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C’est bien ça 😉
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Il est dans ma liste d’envie depuis un moment… Le destin de ces trois femmes qui doivent lutter contre leurs conditions a l’air très intéressant à lire. Et puis, j’aime beaucoup les romans qui s’inspirent et modernisent des contes 🙂
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J’ai bien aimé le traitement des personnages, en effet.
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Beaucoup aimé pour ma part, j’ai trouvé que la réécriture de conte était plus aboutie que dans Déracinée
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