
Genre : Science-Fiction.
Première édition : 2021 en VF (en VO : roman The Third Claw of God 2009 ; suivi de la nouvelle Un coup de poignard, A Stab of the Knife 2018 )
Présentation de l’éditeur : « En choisissant ses nouveaux maîtres, Andrea Cort a été bien récompensée : elle est devenue Procureure extraordinaire pour le Corps diplomatique de la Confédération homsap. Enfin libérée de la plupart des liens hiérarchiques, elle n’a plus à rendre compte de ses déplacements.
Invitée par la famille Bettelhine – des marchands d’armes qui sont moralement complices de nombreux massacres et génocides –, elle se rend sur Xana. Andrea méprise les Bettelhines, mais la curiosité est plus forte : elle aimerait savoir ce qu’ils lui veulent.
À peine arrivée au port orbital, des assassins tentent de l’éliminer avec une arme extraterrestre vieille de 15 000 ans : la troisième griffe de Dieu. Une arme aux effets effroyables. Piégée dans un ascenseur spatial, Andrea va devoir mener l’enquête la plus périlleuse de sa carrière.«
Ma chronique :
Ce second tome de la série propose un roman et une nouvelle.
1. le roman
Nous retrouvons Andrea Cort, l’ancienne avocate du Corps diplomatique, accompagnée des Inseps Oscin et Skye (deux corps qui partagent le même esprit). Officiant maintenant pour les IA, Andrea a été invitée par le chef de l’influente famille Bettelhine à venir sur sa planète Xana, sans qu’elle en connaisse la raison. Or les Bettelhine sont plus puissants que la Confédération homsap — les États d’êtres humains — et surtout ils ont fait fortune grâce aux armes qu’ils inventent et qu’ils vendent à tous ceux qui les réclament.
Dès son arrivée sur la station spatiale Indolente, point d’accès en orbite autour de Xana, Andrea est la cible d’une tentative d’attentat. L’assassin s’est servi d’une « griffe de dieu », arme mortelle utilisée seize mille ans plus tôt par la race des K’centowtens. Attendue sur la planète, Andrea est conviée par un binôme de frère et sœur Bettelhine à ne pas prendre l’ascenseur spatial destiné au tout-venant, mais plutôt le carrosse royal, engin luxueux que la famille réserve à ses invités. Peu de temps après le départ, le carrosse qui transporte une quinzaine de personnes arrête inexplicablement sa descente et un des voyageurs est assassiné avec une autre griffe de dieu…
Andrea, rompue aux enquêtes délicates et bénéficiant d’un statut à part, mène les investigations dans ce huis clos alors que les communications sont coupées avec l’extérieur. Le roman a été comparé à certains livres d’Agatha Christie, et effectivement on y retrouve des éléments typiques : presque tout le monde est un potentiel suspect, de nombreux personnages cachent un passé honteux, et l’enquêtrice avance au fil de déductions parsemées dans le récit… Mais à cela s’ajoute la personnalité si particulière d’Andrea Cort, marquée par une enfance où, à huit ans, elle a participé à une folie collective dégénérant en génocide, puis elle fut enfermée et éduquée par le Corps diplomatique qui l’a asservie pendant des années (rappelons que dans l’univers créé par Adam-Troy Castro, des humains doivent des décennies de services à des compagnies ou au Corps diplomatique, quand ils ne sont pas tout simplement la propriété de ces organisations). Devenue une femme revêche, Andrea a évolué au fil des nouvelles et des romans, jusqu’à sa rencontre avec les Inseps Oscin et Skye qui semblent l’adoucir un peu. Un tout petit peu, n’exagérons rien.
Même si l’essentiel du roman se déroule dans le carrosse royal arrêté au-dessus de Xana, l’auteur continue à nous faire découvrir un univers sombre, où sont inventées des armes si effroyables que les Bettelhine eux-mêmes se refusent à les vendre, où des gourous lancent la destruction de planètes entières, et où l’esprit humain peut être manipulé grâce à des technologies qui permettent un esclavage mental.
Même si l’enquête est gérée de manière relativement classique, nous découvrons d’autres facettes de cette galaxie où les relations entre les États et les compagnies comme celle des Bettelhine sont complexes, et où les IA — présents bien avant la civilisation humaine — mènent leurs propres luttes (cf. conclusion d’Émissaires des Morts). Le récit s’aventure vers des liens complexes au sein de la famille Bettelhine, non seulement maîtres de la planète Xana, mais aussi acteurs de poids dans cet univers.
L’ensemble est un roman qui mêle avec brio une « enquête à la Agatha Christie » et un cadre de space opera sombre, fascinant par l’équilibre des pouvoirs en jeu, et inquiétant par les technologies développées.
Pour chipoter (parce qu’il m’arrive de chipoter), j’ai trouvé dommage que l’auteur cache au lecteur des informations connues du narrateur (le personnage qui nous parle) : c’est une ficelle maladroite parfois utilisée dans les romans policiers où l’inspecteur nous dit qu’il a deviné quelque chose, sans nous dire ce que c’est parce-qu’il-faut-ménager-le-suspens. Il n’en reste pas moins qu’on est impatient de découvrir la solution, comme tout bon polar qui se respecte, solution qui aura un impact sur Andrea.
2. la nouvelle :
Un an après les événements décrits dans le roman, Draïken, personnage évoluant sous couverture, surveille Andrea. Mais il se fait repérer par celle-ci et les Inseps Oscin et Skye. Cette nouvelle d’environ 60 pages est mouvementée, et introduit un nouvel acteur dans la série, dont le passé le pousse à pourchasser ceux qui manipulent mentalement. L’éditeur nous indique que l’auteur a depuis écrit d’autres nouvelles où il apparaît, et j’ai très envie de connaître la suite des histoires de Draïken, et de savoir dans quelle mesure il influencera la quête d’Andrea !
Autres chroniques dans la blogosphère : Apophis, Xapur, Yogo, le Chien Critique, Gromovar, FeydRautha, Lune, Lutin, Lianne, le nocher des livres, Just A Word, Célinedanaé, Chut maman lit, LAmiSelbon, Tigger Lilly,
Emissaires des Morts (Andrea Cort 1)
La Troisième Griffe de Dieu (Andrea Cort 2)
La Guerre des Marionnettes (Andrea Cort 3)
Et la bonne nouvelle, c’est que le troisième tome paraitra finalement bien en français malgré les chiffres de vente décevants. Ouf !
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J’ai vu ça sur le forum du Bélial. Ça a été chaud !
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Le troisième roman, La Guerre des Marionnettes sera pour cette année. Juin ou novembre, je ne sais pas encore (je suis en train de relire la traduction).
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Juin alors que nous sommes déjà en février ? Oups, c’est serré !
J’imagine la vie d’un éditeur, avec les semaines qui filent alors qu’il a un agenda de parution sous les yeux.
Bon courage !
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Oui, et pour moi qui ne lis pas en V.O., cela aurait été bien dommage !
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Tentante chronique.
Cycle prometteur, semble t’il, qui plus est d’un auteur que je ne connais pas. J’aime bien les éditeurs qui osent des auteurs nouveaux.
Tentante collection qui, plus est; a le chic, pour l’instant, de proposer des unes de couverture directement en adéquation avec l’univers SF et pas des illustrations qui se cherchent un chemin commercial vers la littérature générale.
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J’aime de plus en plus cette collection, qui est relativement récente (2018). L’éditeur (Gilles Dumay) est aussi auteur de science-fiction (Thomas Day), je suppose que c’est une des raisons pour lesquelles il ne cherche pas à camoufler le genre sous une couverture de littérature blanche, bien au contraire il assume pleinement.
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Il était déjà dans ma pile à lire mais il va gagner un niveau de priorité
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La fameuse gestion de la PAL.
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J’ai vraiment beaucoup aimé, et je suis ravie que le tome 3 soit dans les tuyaux!
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Oui, un peu de patience et nous pourrons lire la suite !
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J’ai bien aimé aussi, même si moins que le premier à cause du début ou le personnage semble ne plus être celui qu’on connaissait. Mais l’ensemble était quand même satisfaisant.
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C’est vrai qu’Andrea évolue, et sa personnalité dans le t1 était très marquante.
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Une saga bien agréable à lire, vivement le tome 3 !
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Nous n’avons pas longtemps à attendre 🙂
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