
Genre : Historique, Onirique.
Première édition : 2017.
Présentation de l’éditeur : « Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?
À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.
Après Royaume de vent et de colères, premier roman très remarqué qui a reçu le prix Elbakin.net 2015, Jean-Laurent Del Socorro fait son retour avec une héroïne symbole d’insoumission…
« Il n’y a pas de honte à renoncer car seuls les dieux ne connaissent pas la peur. Je ne vous jugerai pas. Je vous pose simplement la question : serez-vous, aujourd’hui, à mes côtés ? »«
Ma chronique :
J’avais appris l’épopée de Boudicca (Boadicée) grâce à un documentaire diffusé sur Arte il y a quelques années, qui évoquait avec panache la vie de cette reine du peuple Iceni faisant partie des Brittons (Celtes qui vivaient en Angleterre entre le 1er siècle av. J.-C. et le 1er siècle apr. J.-C.). Les historiens savent peu de choses sur elle, à part des bribes écrites par quelques auteurs latins : la révolte contre les Romains (peut-être parce que la reine Icène et ses filles auraient été violées, mais ce n’est pas sûr), la destruction du Londres romain par les Brittons qui massacrèrent la population, la défaite lors d’une bataille qui sonna le glas des Brittons et qui fut le prélude à leur disparition, voire leur génocide selon certains historiens.
J’attendais donc beaucoup de la lecture de ce roman, dont les critiques sont généralement positives.
L’auteur s’est documenté pour évoquer la civilisation brittonique, ses croyances, l’importance des druides, son esprit guerrier, la place significative des femmes dans la société… Et c’est bien le seul point que j’ai estimé intéressant dans le récit.
Comme on a peu d’informations sur la vraie Boudicca, un auteur a toute latitude pour créer son personnage. Malheureusement, j’ai trouvé que la Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro avait une psychologie bâtarde et peu crédible : elle ne maîtrise pas suffisamment les mots (sic), car son père ne lui parlait pas et surtout seuls les druides maîtrisent réellement les mots (le traitement de la maîtrise des mots par l’auteur ne m’a pas convaincue), elle exprime mal ses sentiments même en son for intérieur, au point que j’ai parfois pensé qu’elle n’était qu’un personnage de papier. Elle a fini par me laisser indifférente. Par la suite, je suis restée perplexe quand les décisions de son mari amènent Boudicca à avoir à la fois plus de respect pour lui, mais moins d’affection… N’est-ce pas contradictoire ?
Quant au style du texte lui-même, j’ai l’ai jugé très plat, et c’est sans doute une des raisons qui ont amplifié mon désintérêt pour le caractère de l’héroïne. Pas grand-chose ne ressort de ce qui aurait dû être une épopée.
Pour finir, le paroxysme de la vie de Boudicca, à savoir la destruction du Londres antique et la défaite face aux Romains, est expédié lors des deux dernières pages. En seulement deux pages sont résumés les événements qui ont fait la célébrité de cette reine, qui est devenue dans l’imaginaire d’outre-Manche un équivalent de Vercingétorix…
Ce livre est une déception pour moi, peut-être parce que je connaissais le destin de ce personnage historique, et que j’attendais autre chose. Mais je ne peux m’empêcher de trouver dommage que les lecteurs qui découvrent cette reine avec ce roman ne réalisent pas son importance.
Autres chroniques dans la blogosphère : Zoé prend la plume, Gromovar, Xapur, Tigger Lilly, l’Ours Inculte, Ombrebones, Nevertwhere, Just A Word, Baroona, Boudicca, Célinedanaë,
L’essentiel est dans l’argumentation. 🙂
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