- Fantasy, High Fantasy

Miska, d’Éva Martin

Genre : Fantasy.
Première édition : 2023 en VF.

Ma chronique :

La Caldécie, pays imaginaire d’inspiration médiévale ou Renaissance. À Assale, grand port sur l’Océan, Dacien est le lieutenant de celui qui dirige la ville. Les rumeurs de voiles aperçues dans le lointain sont de plus en plus persistantes. Impossible, puisque personne ne peut traverser le grand gyre, gigantesque tourbillon infranchissable ! Mais Dacien est mandaté pour aller voir sur place. Et là, des bateaux étranges les attaquent et les détruisent grâce à une technologie supérieure et à des sorts puissants. Ces étrangers ne tardent pas à assaillir le port d’Assale et à écraser l’armée de la ville avec une magie mieux maîtrisée et un armement plus moderne.

La première impression de lecture est une immersion dans un univers grâce à une plume vivante et évocatrice. On visite les divers quartiers d’Assale, on navigue avec un Dacien qui déteste la mer, on assiste à la rencontre et la découverte des Kinoshs, inspirés du Moyen-Orient. Deux peuples qui s’ignoraient jusqu’ici, avec des cultures et de mœurs opposées.

L’auteure s’inspire visiblement d’évènements historiques pour développer une résistance aux allures de guérilla, résistance qui se déchire entre guerriers fidèles à leurs valeurs et hommes assoiffés de vengeance. Car les Kinoshs sur place sont impitoyables et recourent à des mesures de rétorsion aveugle.

Rapidement, Dacien découvre qu’au sein des Kinoshs aussi, la situation est complexe avec des courants politiques ou philosophiques reconnaissables pour nous autres lecteurs. L’auteure introduit un nouveau narrateur qui alternera avec Dacien : Azalon, « technologue » (scientifique) kinosh, attaché à la recherche de la vérité sur la Caldécie, et nous permettant de comprendre les forces à l’œuvre chez l’ennemi.

Ce roman possède de bonnes pages et de bonnes idées. La galerie de personnages est vivante et nos protagonistes sont confrontés au choc des cultures. L’horreur de la guerre ne nous est pas épargnée, une horreur dont les deux camps sont responsables.

Un petit regret sur les personnages : même s’ils sont approfondis et dotés d’incohérences qui les rendent humains et crédibles, la plupart demeurent trop « gentils », à tel point que quand ils sont contraints à un acte blâmable, le lecteur n’y croit pas vraiment. Dacien est un gouailleur sans véritable défaut, Azalon est bienveillant et sans grande aspérité.

Il n’en reste pas moins que l’aventure est mouvementée et dépaysante.

Ce premier roman est une très bonne surprise, et nous permet de découvrir une auteure à suivre !

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Présentation de l’éditeur : « Pour le capitaine Dacien, tout a commencé par une bière avalée sous des tombereaux de pluie. Une bière, et une rumeur. Toujours la même. Une voile blanche croisant à l’horizon. Un navire capable de survoler les flots. Une légende ridicule, car personne, pas même les marins les plus aguerris, ne peut franchir le maelström.
Et pourtant, amie ou ennemie, la présence de ces étrangers ne peut être ignorée plus longtemps. Les Fédérateurs doivent se rendre à l’évidence, aller à leur rencontre est désormais une priorité. Une mission qui va tout naturellement échoir à Dacien et ses hommes.
Mais rien, absolument rien, ne va se passer comme prévu…
Miska est une injure autant qu’un symbole de rébellion. Au fil des pages, Eva Martin construit une intrigue où deux mondes s’affrontent. Des soldats aux forces inéquitables. Des charmeurs aux pouvoirs inégaux. Des modes de vie que tout oppose. Et surtout, cette incroyable malchance qui semble suivre Dacien et sa bande de bras cassés, quelles que soient leurs décisions.
»

7 réflexions au sujet de “Miska, d’Éva Martin”

    1. D’autant plus bien que c’est un premier roman : je suis contente de l’avoir lu et ainsi découvert une nouvelle plume francophone !
      On est au-dessus de la production moyenne ; et si l’autrice arrive à créer des personnages moins « gentils », ça peut devenir top.

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    1. Il y a de bonnes pages en mer, et une bataille navale. En bonus, les bateaux des Kinoshs sont extraordinaires.
      Mais en toute honnêteté, ce n’est qu’un long passage, et pas du tout le fond du roman.
      Si tu cherches absolument une ambiance maritime, tu en auras un peu mais sans doute pas assez pour te rassasier.

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